VOYAGE INSPIRANT A FIGEAC
Le territoire situé dans le département du Lot a pour ville centre Figeac. Née de la fusion de 3 communautés de communes en 2013, la Communauté de Communes du Grand Figeac est composée de 79 communes dont 5 communes sont situées dans le département de l’Aveyron. Cet ensemble regroupe 42000habitants. Il s’agit de la plus grande communauté de communes du Lot. L’aire urbaine de Figeac fait partie des rares territoire du Lot où la population augmente. Cette tendance ne doit pas masquer un vieillissement de la population du territoire avec 33% de la population âgée de plus de 60 ans contre 20.3% de la population ayant moins de 30 ans.
L’économie du territoire repose essentiellement sur trois secteurs ; l’industrie, l’agriculture et l’agroalimentaire et enfin, les services notamment liés au tourisme. L’industrie regroupe 15% des établissements et 38% des emplois salariés en 2016. L’agriculture et l’agroalimentaire occupent une place importante dans la mesure où le département compte 26 signes officiels de qualité et d’origine et deux exploitations sur trois y sont inscrites. Enfin, en matière de tourisme, le territoire possède de nombreux atouts patrimoniaux qui assurent son rayonnement ; Ville d’art et d’histoire pour Figeac avec son remarquable centre historique du Moyen Âge, la vallée du Célé, un affluent du Lot au cœur du Ségala et des Causses du Quercy et du Limargue. Ainsi le tourisme regroupant le commerce, les transports et la restauration représente 30% des entreprises en 2016.
Objectif de la visite
Le territoire de Figeac est reconnu pour la force de sa dynamique d’acteurs (élus, associatifs et entreprises). Depuis de nombreuses années, il s’est engagé dans une stratégie de transition territoriale afin de répondre aux enjeux environnementaux, sociaux et de développement des activités économiques et entrepreneuriales. Cette stratégie repose pour beaucoup sur les compétences des actifs du territoire. Les visites ont été organisées pour mieux comprendre la dynamique d’acteurs, la gouvernance et ses stratégies d’anticipations des attractivités territoriales.
Plus globalement, à chaque visite apprenante, il s’agit de comprendre comment fonctionne chaque territoire en y appliquant une même grille de questionnements stratégiques. Cette grille traite donc de :
• L’état initial du territoire, de ses données socio-économiques
• Des composantes de son attractivité au regard des acteurs interrogés
• Des mécanismes de l’anticipation
• De l’originalité et de l’efficacité de sa gouvernance
• Du retour d’expérience des invitants et du regard des invités
Thématiques observées
Ont été observées plus précisément les sujets suivants :
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Ressources locales (GRH, capital territorial, entreprises)
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Conditions d’attractivité (mobilité, jeunesse, logement…)
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Transition (énergétique, écologique)
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Et de manière transversale, les modes de gouvernances en œuvre pour la mise en place des actions, et notamment les partenariats publics/privés.
PETR Figeac, présenté par Vincent Labarthe, président et Marine Coteret, directrice
Le PETR Figeac Quercy Vallée de la Dordogne (FQVD) regroupe deux Communautés de Communes d’environ 45000 habitants chacune. La densité moyenne est de 35 hab./km2.
L’action structurante actuelle du PETR est la rédaction d’un projet de territoire, par un processus de travail collaboratif. Ainsi, les principales étapes de ce travail sont de :
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Définir vision prospective du territoire
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Identifier rôle du PETR
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Passer en mode action
Pour ce faire, une commission mixte a été créée, et une analyse socio-économique fondée sur des flux de revenus sur le territoire a été réalisée « pour déterminer les modes de développement du territoire ». L’équipe du PETR travaille selon une logique de processus, en équipe projet.
Plusieurs sessions participatives en comité restreint ont été réalisées (travail en cours) sur :
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La définition des enjeux
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La définition des pistes d’actions
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La définition de chantiers de travail autour desquels mettre écosystèmes d’acteurs experts
Et ce, afin de pouvoir délivrer le projet de territoire dans une forme à définir.
Des « intercessions », beaucoup plus larges, où chacun s’engage ensemble dans la durée, sont également animées par le PETR.
La mobilisation des acteurs
Question de la salle : « Comment vous faites pour les faire venir ? »
La réponse : « On ne va pas les chercher ».
En effet, le PETR travaille avec une base une diffusion large pour informer sur la date des réunions et le contenu, mais la plupart du temps, l’information se transmet par le bouche à oreille, et aussi grâce à des chefs d’entreprises qui « jouent le jeu ».
Le conseil de développement d’Erdre et Gesvres partage sa stratégie de mobilisation : ils ont commencé en distribuant des flyers mais cela n’a que peu porté ses fruits. Aujourd’hui, ils repèrent les initiatives locales, les gens qui « veulent faire quelque chose », et cherchent ainsi à mobiliser les réseaux des porteurs de projet.
Le PETR a également eu cette stratégie d’aller chercher les gens qui avaient « envie ». L’équipe précise que « ce sont les besoins qui font sortir les gens ». Par exemple, à Figeac, le taux de chômage se situe autour de 6 %, une situation de plein emploi donc tout le monde cherche à recruter. Les travaux ou ateliers concernant ce sujet mobilisent.
Exemples d’initiatives innovantes sur l’attractivité des actifs
« Autant de salariés il manque, autant de plus-value en moins pour le territoire »
Il existe d’autres zones en Occitanie où le taux de chômage est à 36%. Les acteurs de Figeac ont donc cherché à mettre en place avec Pôle Emploi une innovation pour la mise en lien de territoires aux taux de chômage opposés, en partenariat avec Pôle emploi, l’action logement, la Communauté de Communes et le département avec sa démarche d’attractivité.
Dominique Olivier complète sur ce volet en évoquant une initiative de nature similaire : une collaboration avec le territoire de Forbach, en organisant des réunions pour promouvoir les mobilités familiales. A chacune des 2 réunions organisées il y a eu 120 participants. 16 familles se sont rendues à Figeac pour découvrir le territoire, 14 repartent avec des promesses d’embauche. Les défis qu’il reste à relever sont :
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L’emploi du conjoint
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La mobilité
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La garde des enfants, la présence de médecins…
La représentation de l’emploi local
Le territoire se pensait territoire agricole, or le secteur agricole représente 9% des actifs.
Puis le territoire s’est dit être un territoire industriel, cela correspond à 30 % des actifs. Et donc la question s’est posée de savoir où étaient les autres actifs ? C’est ce changement de représentation qui a amené le territoire à réaliser un travail sur les revenus afin de mieux comprendre la situation économique.
Figeacteurs, présenté par Meryl Parisse, coordinatrice et Dominique Olivier, chef d’entreprise à l’origine de la prospective
Pourquoi Figeacteurs ?
Figeacteurs a émergé de la prise de conscience qu’ « un territoire ne vivra que par la valeur ajoutée qu’il dégage ». Et cette valeur ajoutée est liée à l’innovation, elle-même liée aux compétences.
Ainsi, l’objectif était de développer l’attractivité des compétences. Comment attirer des compétences ? et comment avoir des compétences en 2030 ? Qui a la légitimité pour travailler ces questions ?
« La légitimité vient par le fait de faire « ensemble » ». Un PTCE a été créé pour mener des réflexions et sujets transverses, notamment sur l’alimentation, la mobilité et le bien-être.
Comment on met en évidence les biens communs ?
Il s'agit d'abord de dépasser la difficulté de financement de l'animation. Une fois l'obstacle levé, la fonction de facilitation devra être exercée par un tiers extérieur afin qu'il ne soit pas sous influence du jeu d'acteur local.
L’association Figeacteurs
Figeacteurs regroupe aujourd’hui 130 membres, la moitié étant des entreprises, l’autre moitié des particuliers. Parmi ses membres se trouvent : la Coopérative fermes de Figeac, Regain, API, club d’entreprises mode d’emploi, IUT Figeac, mais aussi des comptables, assureurs, hôpital psychiatrique, …
Cette diversité permet « des visions et des frictions intéressantes ».
Même si issue de l’ESS, l’idée est de rassembler un maximum d’acteurs autour de la passion du territoire sur un bassin d’emploi où les gens se connaissent.
L’association créée en 2015 compte aujourd’hui 3,5 ETP. Certains salariés sont mutualisés avec des membres.
Le budget de l’association est d’environ 300 000 euros, les fonds venant des adhésions, des prestations (montage de projet pour plusieurs structure / fonds CGET massif) – 70 % subvention, 30% privé.
Les actions menées sont principalement des animations régulières sur des sujets détectés au fur et à mesure, le montage de groupes de travail pour monter des projets entrepreneuriaux si possible avec montage financier.
Axes de travail de l’association
Le premier axe est celui de l’attractivité du territoire :
La question qui a été posée était de savoir quels services nouveaux pouvaient être créés pour les actifs, qui pourraient les attirer ou les fidéliser.
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La crèche était le premier besoin. Elle a été financée par les entreprises du territoire.
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La conciergerie d’entreprises a ensuite été mise en place pour faciliter le quotidien des actifs et des entreprises (colis, contrôle technique, cordonnerie) ; créée en 2018, 5 entreprises sont clientes pour leurs salariés. Chaque entreprise paye de 100 à 1000 euros par mois selon le budget qu’elle souhaite y allouer.
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Nouveau : accueil des conjoints de nouveaux arrivants. Groupe de travail d’une 20aine de structures – entreprises, acteurs du logement… création d’un service client test. La boussole. Phase d’expérimentation. ADEFPAT : méthode de formation développement, utilisée systématiquement
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Animation de temps de rencontre, parrainage étudiants toulousains-cadres.
Le second axe travaillé est celui de l’innovation sociale et développement durable, qui sont aussi des leviers pour se développer. En effet, d’une initiative agricole (parc photovoltaïque), « comment le déployer au territoire ». C’est ainsi qu’est né l’initiative Figeac ENR.
Le troisième axe est celui de la mobilité, la cible étant les trajets domicile travail. Ce travail a été mené avec un accompagnement par l’ADEFPAT et a abouti au Labo de la mobilité.
La prise de conscience pour les entreprises a pu être amenée par l’indicateur suivant : « chaque entreprise fait tant de fois le tour de la terre (dans l’année) pour aller au travail».
Aussi, le budget alloué au déplacements domicile travail se calcule facilement : « 20 km aller-retour x 5 jours = 1/3 du smic. Certains prennent des RTT les derniers jours du mois car ne peuvent pas se déplacer. »
Des lignes de covoiturage avec voitures électriques ont ainsi été mises en place.
Un quatrième axe est celui de l’alimentation avec pour objectif de pouvoir créer des boucles de solidarité du producteur au consommateur. Figeacteurs a ainsi accompagné l’émergence de projets collectifs sur des chaines d’alimentation. (Exemple : Aide à la légumerie de la PEAI)
Dans chaque volet, l’équipe cherche à mobiliser les citoyens : Labo de la mobilité, Figeactable (issue de terres de Figeac, mêlées gourmandes).
Une soirée Start-up de territoire
L’idée émane des start-up weekend, l’idée est de proposer une 20aine de défis « à 360° sur le territoire ». L’évènement doit rassembler 300 personnes, avec une inscription en amont. Divers ateliers sont proposés, soit par un porteur de projet qui souhaite se faire aider, ou un autre qui a un problème récurrent, ou selon une idée proposée par les animateurs. Ci-dessous quelques exemples des sujets qui seront proposés :
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« Comment enrayer la panne des commerces ? »
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« Comment relancer consignes de verre »
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« Zéro offres d’emploi non pourvues »
Des méthodes d’intelligence collective seront utilisées pour l’animation, et la soirée sera suivie de la mise en place d’une « batterie d’outils d’accompagnements ».
La prospective de Figeac, présentée par Dominique Olivier en présence de certains membres du groupe prospectif
D’une démarche d’anticipation pour attirer des compétences à un projet de développement territorial
Les acteurs ont cherché à comprendre les différentes représentations du territoire. D’accord sur 90% des éléments, l’attention a été portée sur les 10% autres, qui faisait l’objet de divergences.
Ils ont également cherché à identifier les forces de changement principales qui faisaient « bouger » « tout le système ». Ces moteurs de changements ont été décortiqués afin d’en comprendre le fonctionnement et leurs effets.
A partir d’une 50aine de facteurs de changement, les plus importants ont ainsi été identifiés et étudiés. Des hypothèses d’évolution contrastées ont été rédigées pour construire des scénarios crédibles.
La grande surprise des acteurs locaux a été de se rendre compte que le modèle économique ne faisait pas partie de ces moteurs de changements, mais que c’était la formation et la gouvernance qui permettraient de répondre au problème de l’attractivité et des compétences.
Les trois scénarios du figeacois
La prospective a permis de construire les trois scénarios suivants :
Scénario 1 : Le figeacois « à quai de la mondialisation », un territoire similaire à Detroit, ville industrielle américaine avec effondrement de l’automobile. Il s’agissait d’une image pour savoir ce que les acteurs ne souhaitaient pas.
Scénario 2 : « On réinvente nos propres forces. On a des ressources, on essaye d’endiguer les problèmes de l’agriculture, de réinventer nos relations sans forcément changer les choses en profondeur. »
Scénario 3 : « Changement de cap territorial » ou « qu’est-ce qu’on réinvente ensemble ? ». La question implique à la fois de se pencher sur ce que signifie « ensemble » et sur concrètement ce que l’on fait. Dans ce scénario, l’ESS est remise au centre, ainsi que les valeurs, les relations, et la gouvernance. La gouvernance étant, comme le précise Dominique Olivier, les systèmes de décisions, mais aussi d’échanges d’information et de compétences.
Ainsi, et en choisissant le scénario 3, ce qui était initialement un projet autour des compétences est devenu un projet de développement territorial.
Suite à la prospective, qu’est-ce qu’on fait ?
La première étape suite à la construction des scénarios fut de vérifier si ceux-ci étaient solides au-delà du groupe prospectif qui comportait une trentaine de personnes, s’ils « résistaient au choc, à la vision des agriculteurs, commerçants, industriels… ». Si oui, que souhaitaient-ils faire ? Que feraient-ils pour contribuer ou non à ce scénario ? Qu’allions-nous faire ensemble ?
C’est sur la base de ces questions que s’est construit la stratégie de mise en œuvre de la prospective. Trois familles d’acteurs ont été rencontrées : l’agriculture, l’industrie et les services. Pour les acteurs de l’industrie, on était déjà dans le scénario 3. Pour l’agriculture, on était dans le scénario 1.
Quelques retours d’expérience
La méthode
« La méthodologie est importante pour éviter de tourner en rond ». La rétrospective est un processus essentiel pour établir le scénario tendanciel.
Le résultat ?
« Un territoire où il se passe des choses qui ne se passent pas ailleurs. »
Les effets
La prospective a permis de décloisonner. « On travaille toujours ensemble. On a pris conscience des problématiques du territoire ensemble. »
Le fait de travailler sur la durée permet que les relations et la pensée évoluent.
La réponse à la question de départ sur les compétences est qu’il s’agit d’une problématique de formation et de gouvernance. « Les acteurs veulent être co-décisionnaires. »
Il est sorti de la prospective une façon de penser et de travailler qui a duré et aujourd’hui encore, des choses émergent. « La prospective aura été l’élément fondateur ».
« Ce qui était extraordinaire : une règle des ateliers que j’ai gardé : enlever sa casquette. Un impact qu’on n’a pas nécessairement mesuré à ce moment. Les gens ont démontré leur amour du territoire en respectant cette règle. Des graines semées, j’en suis absolument certain. »
Représentant de l’association des commerçants de Figeac
« Une démarche interactive, pro-active, en donnant la parole aux gens, sans avoir programmé à l’avance ce qui allait être décidé. On a construit, co-construit, on n’était pas toujours d’accord au début. On a changé nos perceptions, nos façons de comprendre. On en est clairement sortis transformés. » Hervé Danton, délégué de la Mécanique Vallée
« On a pris des bonnes habitudes, comme l’habitude de communiquer positivement sur notre territoire. Et on sait où on va. Tous. » membre du groupe prospectif
« Pour moi ça a été un véritable calvaire, chaque réunion une étape d’un chemin de croix. On a l’habitude d’avancer la tête dans le guidon. Là il fallait se martyriser l’esprit, car on n’était pas sur des prévisions. C’était donc particulièrement dur mais intéressant, ce travail en commun dans l’esprit convivial. On a réussi à y voir clair sans être des experts. Souvent les experts se trompent, nous on ne s’est pas trompés. » M. Fausto, maire
« Le sentiment qu’on a mis le territoire en mouvement. Que le virage soit à gauche ou à droite, si le territoire est en mouvement, le territoire sera plus à même de prendre les virages, qu’ils soient à gauche ou à droite. »
La prospective est un processus qui se poursuit, avec notamment l’identification aujourd’hui de choses qui n’avaient pas été vues. Par exemple le fait que l’écologie va faire diminuer l’usage de l’avion. « Il est tellement important de rester éveillé. Et de pouvoir réintégrer au fur et à mesure les nouvelles informations. »
Quelques retours du territoire d’Erdre et Gesvres
« Qu’est-ce que c’était bien d’enlever sa casquette. On a prouvé qu’on était capable de se mettre autour de la table avec des personnes tellement différentes. Il faut en effet prendre le tournant avec la bonne vélocité au bon moment ; On tient un trésor et il ne faut pas l’arrêter. » élu Erdre et Gesvres
« Formidable expérience en tant que conseil de développement de pouvoir partager avec des élus en toute franchise et simplicité. Un regret : ne pas avoir pu faire participer d’autres membres du conseil de développement. » Conseil de développement Erdre et Gesvres
Travaux de thèse basés sur le territoire, présentés par Truong-Giang Pham
Dans cette partie, M. Pham présente ses travaux de thèse de doctorat dont le terrain de travail principal fut celui de Figeac.
On assiste à un profond changement dans les territoires de la perception de ce que peut être un territoire et ses enjeux. Les questions que M. Pham s’est posé dans sa thèse étaient les suivantes : Y a-t-il effectivement un changement de perception ? Quels sont les paradigmes de changement ? Un aspect important en sont l’emploi et les compétences. Comment cela a permis de changer le regard sur le développement territorial ?
La principale philosophie en termes d’emploi est celle de la mobilité de l’emploi. « Il faut être mobile. Si on n’est pas mobile, ce n’est pas viable ». Est-ce que ceux qui restent sur place constituent un non-sens économique et social ?
En économie régionale, deux forces opposées sont identifiées :
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La force d’agglomération et d’attraction
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La force de dispersion
Ces deux forces expliquent les logiques d’installation et de compétences.
3 corpus théoriques mobilisés
Les travaux s’inscrivent dans un cadre académique composé de trois corpus théoriques.
Le premier, se base sur les théories de la segmentation du marché du travail (Doeringer et Piore, 1971) par l’espace (Thisse et Zénou, 1997) et par les compétences (Becker, 1964).
Le deuxième analyse le territoire à partir de la mobilisation et de la gestion des emplois et des compétences. Les composantes de la notion de territoire sont d’une part une ressource activée (Pecqueur, 2015), et d’autre part, une proximité géographique (Torre et Rallet, 2005) et organisée (Zimmerman, 2005).
Enfin, le troisième corpus concerne plus particulièrement les compétences spécifiques, un actif idiosyncratique (williamson, 1991) et une ressource stratégique (Barney 1991, Prahalad et Hamel, 1990)
Les compétences sont analysées dans une approche territoriale de manière à ce que les compétences territoriales soient « une combinaison de ressources géographiquement proches et permettant au territoire d’afficher une spécialisation économique » (Defélix et Mazzilli, 2009).
Ainsi posé notre cadre théorique, les terrains participent à la mise en lumière sous différents gradients de ruralité les compétences spécifiques territoriales. Le programme Coopé Rural conduit en pratique à réorganiser les stratégies de développement des territoires en fonction des compétences spécifiques en mobilisant des outils de la GPECT.
Résultats
Ainsi, la thèse a cherché à identifier des compétences qui ne pouvaient pas être exportées.
En effet, c’est par les compétences que certaines entreprises sont liées au territoire. Les entreprises créent la formation nécessaire, créent des espaces informels, et cela permet l’éclosion de compétences qui sont ancrées sur le territoire.
Trois compétences individuelles :
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Compétence d’anticipation du marché local : il existe au sein du territoire des personnes capables d’anticiper. Il s’agit d’une combinaison d’une connaissance du territoire, du réseau, … c’est cela qui rend leur présence dans les entreprises particulièrement stratégiques.
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Compétence relationnelle spécifique au territoire : « vous prenez cette personne d’ici, vous la mettez à Erdre et Gesvres, elle est inopérante ». Il s’agit de la capacité à réorganiser une pensée sur un sujet et d’engager des gens. « Si cette personne s’en va, vous perdez une grande partie de l’essence de la capacité d’organisation de projet d’un territoire.
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Compétence de détection de l’utilisation des habiletés locales. Une personne qui réalise les relations d’habiletés.
Une compétence collective
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Compétence collective de développement territorial : comment à partir de gens différents on met en place un langage commun, des référentiels d’action commune et l’engagement des parties constitutives pour la gestion des compétences territoriales.
Perspectives
La thèse permet de repenser les politiques publiques de mobilité en affirmant qu’il existe aussi la stratégie d’ancrage. Mobilité et ancrage sont deux logiques qui existent toutes les deux. La thèse remet l’ancrage « au goût du jour ».
Construire une politique de développement territorial par les compétences peut permettre à des hommes et des femmes de rester sur un territoire. Il est beaucoup plus facile de changer d’emploi régulièrement et évoluer dans une ville.
La prospective a permis à des personnes de devenir acteur et changer plus facilement d’emploi.
« Quand on est acteur on attire car on envie une image différente ».
Le cluster Mécanic Vallée, présenté par Hervé Danton, délégué du cluster
Le cluster est un regroupement d’entreprises et de partenaires de la formation, qui sur un territoire défini (cf. carte) bénéficient et contribuent à développer l’industrie dans une zone principalement rurale, dépourvue de grandes villes et d’universités.
Il regroupe 200 adhérents, dont 160 entreprises, ce qui correspond à environ 13 000 emplois. 80% des entreprises de plus de 10 personnes de la zone concernée sont adhérentes.
Créée à l’origine pour pallier les manques (d’autoroute notamment) liée à la situation rurale qui menaçait de diminuer la compétitivité des entreprises locales, la Mécanic Vallée est d’abord utilisée comme un espace de rencontre « façon club d’entreprises » et s’engage ensuite dans une dynamique de développement économique plus prononcée.
Cela se traduit par un soutien fort à la création d’entreprises, certains chefs d’entreprises acceptant que leurs employés quittent l’entreprise pour un ou deux ans pour créer leur entreprise, tout en leur fournissant du travail. Dans le cas où l’opération ne fonctionne pas, l’entreprise initiale les reprendrait.
Cela se traduit également par des coopérations sur les questions RH. En effet, les entreprises de la Mécanic Vallée recherchent chaque année environ 500 personnes. Un cadre de la mécanic vallée est dédié spécifiquement aux questions RH, soit de « Richesse Humaine » selon les termes de M. Danton
Session de travail collective
Quels regards ont portés les partenaires du programme de coopération sur l’attractivité, l’anticipation, l’identité locale et l’originalité de la gouvernance ? Les propos ci-dessous sont issus des tours de tables réalisés en fin de déplacement.
Attractivité
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« Ils ont une énergie pour s’organiser »
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« Les gens travaillent ensemble sans que quelqu’un impose sa vision des choses; Bienveillant envers les autres, l’esprit de « pas quelqu’un qui se croit mieux que les autres ». »
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« Une culture commune de faire ensemble pour et par le territoire »
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« Une espèce de bien commun dans toutes les actions/projets »
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« La pluralité des actions, on n’est pas dans le mono activité, mais dans la concomitance »
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« La mise en commun de tous les savoirs faire. »
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« Le lot, une vitrine au regard de la mise en commun, une belle ruralité. »
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« Est-ce qu’il y a des gens qui sont déçus, frustrés de leur expérience à Figeac ? », en effet, on sent un fort intérêt pour les besoins des grandes entreprises, une forte volonté d’attirer et d’intégrer, mais quelles actions pour la population en place, le bien-vieillir? Les petits commerçants? L’inquiétude concernant les expropriations pour permettre aux entreprises de s’agrandir.
Anticipation
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« On sent que derrière les actions, il y a une stratégie, et derrière la stratégie il y a une vision ».
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« Les différentes actions en mouvement comme si c’était synchronisé »
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Sentiment des participants du programme coopé, que le territoire se pense au présent, au passé, mais pas au futur.
Culture locale et identité territoriale
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« Le faire ensemble procède de notre identité territoriale »
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Question d’Erdre et Gesvres : « chez nous, territoire administratif regroupant des bouts de trois bassins de vie avec personnes travaillant à l’extérieur du territoire. Manque l’histoire. Recherche de mise en récit de l’histoire du territoire. Cherche le moyen d’avoir une histoire commune. »
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André Baret: « leur identité ici n’est pas si nette. Chez nous, Cevennes/ causses/ vallées. »
Originalité et efficacité de la gouvernance
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« Surpris par l’implication de tout le milieu non institutionnel »
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« Il n’y a pas de chef, il y a des partenaires »
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Peur des mono-systèmes qui s’écroulent? Et si Figeacteurs disparait? Si les animateurs disparaissent, comment Figeacteurs continue dans cette logique?
Présentation de l'association Figeaccueil
L’Association Figeaccueil fondée en 2012 par douze personnes d’horizons divers, propose un accueil aux nouveaux venus dans le Figeacois. C’est l’occasion pour eux de lier connaissance avec d'autres nouveaux et avec des plus anciens : Figeaccueil se met à leur disposition pour les aider à découvrir leur nouveau cadre de vie, pour partager avec eux connaissances ou toutes informations utiles ….
Porteur de projet
Aider les porteurs de projets locaux car ils créent + d’emplois que la délocalisation d’entreprise.
Figeac, tradition d’accueil
Figeac = 500/600 mouvements migratoires /an
La municipalité et le mouvement associatif de Figeac conduisent un travail en matière d’accueil des migrants. Début septembre 2015, la Ville de Figeac accrochait à la façade de sa mairie la banderole portant mention : « Figeac Ville solidaire –
Cette tradition se perpétue d’autant plus que d’anciens migrants s’impliquent, une fois implanté sur le territoire, au sein du conseil municipal. Ce brassage est une source de tolérance et renforce cette tradition d’accueil.
Dispositif Terre d’accueil
Le bassin de vie du Grand Figeac a accueilli seize personnes venues de la région Grand Est (sur 120 candidatures), premiers bénéficiaires d’un dispositif inédit au plan national, porté par le Grand Figeac, Pôle Emploi, le Conseil Départemental du Lot, et Action Logement.
Le but pour le Grand Figeac avec le dispositif « Terre d’accueil » est de répondre aux attentes des entreprises et de les aider dans leur recrutement.
L’emploi du conjoint
Depuis 2017, le collectif Figeacteurs aborde la question de l’accueil des nouveaux arrivants et de leurs conjoints. Partant du constat que le territoire manque de compétences et que, pour les attirer, les entreprises locales ont les moyens d’agir en réseau.
Formation d’un premier groupe d’action constitué d’entreprises concernées par ces problématiques communes : Ratier Figeac, Lomaco, agences d’intérim mais aussi les organismes consulaires et les collectivités afin d’envisager ensemble des solutions à l’accueil des conjoints de nouveaux salariés.
Figeac oriente beaucoup de ses actions sur l’accueil, notamment de nouveaux arrivants
« En chaque touriste, il y a un habitant potentiel »
Freins : offres locatives pour les familles faibles et en dehors du centre bourg
Mobilité
« On fait de la résistance sur la voiture individuelle » via les actions suivantes :
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Transport urbain Gratuit
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Plateforme de covoiturage départemental (fonctionne entre collègue mais la dépose d’un enfant sur le trajet est problématique)
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Solution de transport à la demande
Constats
Ouverture sur les autres qui permet de fonder une culture du faire ensemble.
Une politique orientée vers l’accueil des nouveaux arrivants, mais pas de problématique soulevée sur le bien vivre des habitants. Pas de problématiques évoquées par exemple sur les séniors et le maintien à domicile.
La question de la gouvernance n’a pas été suffisamment explorée, les acteurs économiques via Figeacteurs mènent des actions sans à priori la participation de la collectivité. En dehors, bien sûr, du soutien à l’association Figaccueil et la mise à disposition de la zone artisanale pour l’extension de Figeac Aero.
Au niveau de la communauté de commune, il existe une difficulté sur le partage de compétence.
Faible représentativité de la société civile dans les projets présentés, conseil de développement abs ?
Questionnement
Sur la mise en œuvre, notamment sur le rôle de chacun des acteurs en perspective avec notre travail collaboratif menés lors de la phase prospective de la GTPEC et de notre ambition vis-à-vis du plan d’action d’une coopération entre les différents acteurs du territoire.
La mise en œuvre d’un lien fort avec les forces vives économiques est-elle un levier en termes d’attractivité sur notre territoire comme cela est le cas pour le Grand Figeac ?
Visite du vignoble "La Vinadie"
Le groupe "agriculture- alimentation" a pu visiter le vignoble "La Vinadie" à proximité du Lycée agricole.
Synthèse
Les constats :
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Pas de produit local identifié comme un marqueur du territoire
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Un territoire à la ‘’frontière de’’
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Les gens d’ici ne consomment pas les produits d’ici, à Figeac on mange bien mais on n’a pas de produit emblématique.
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Un travail a été conduit autour d’une charte paysagère
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Figeac est une terre d’accueil, le territoire manque de main d’œuvre et sur le plan agricole, beaucoup d’exploitations n’ont pas de repreneurs.
La préfiguration :
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Des agriculteurs et des familles qui s’engagent dans le même sens. Les agriculteurs ouvrent les portes de leurs exploitations, ont fait un travail sur les intrants montrant ainsi une écoute des envies des consommateurs.
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Une communication réfléchie est au cœur des échanges afin d’avoir le même langage et faire en sorte que chacun soit un ambassadeur du territoire pour connaitre et faire connaitre.
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Des structures en place qui ont facilité le projet exemple ‘’Terre de Figeac mais gourmande’’
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Se rendre compte que sur le sujet de l’alimentation, que chacun est légitime
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Mobiliser les têtes de réseaux
La SCIC La Vinadie :
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Objet :
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Relancer des productions locales en commençant par un projet viticole pour construire une identité au territoire en embarquant élus, acteurs et bénévoles.
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Reconquérir le vignoble Figeacois disparu à la fin du 19e siècle
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Proposer un produit de qualité issu du territoire qui respectera des pratiques culturales respectueuses des hommes et de l’environnement
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Un objectif de 20 000 à 35 000 bouteilles sous appellation IGP côtes du lot
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4 ha implantés avec l’objectif de passer à 10 ha
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Le moteur de l’opération a été l’économie et notamment l’économie agricole d’où l’idée de relancer afin de montrer qu’en alliant les forces il est possible d’agir sur l’économie locale.
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La SCIC aujourd’hui
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330 adhérents souscripteurs associant des agriculteurs, des entreprises, des citoyens et des collectivités, unis dans un projet d’utilité économique et sociale
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Prix des souscriptions 20€ la part sociale
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Des adhésions de personnes du territoire et de toute la France
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Les membres participent aux étapes de culture et production
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Directoire composé du président, d’un responsable finances, d’un responsable de la commercialisation, d’un juriste, d’un agriculteur représentant la profession
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Collèges des salariés, collège des collectivités, collège des bénéficiaires et collèges des intermédiaires
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Les ressources mobilisées :
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Le PLUI
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Communauté de communes porteur du projet
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Un leader qui doit être entouré des compétences locales (toutes personnes susceptibles de s’investir et d’apporter une plus-value)
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Participation des citoyens au modèle économique en l’occurrence la SCIC, modèle de financement
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Une gouvernance qui favorise la collaboration et pas uniquement d’élus et d’institutions
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La gouvernance, le pourquoi et le comment
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Faire ensemble avec les personnes et leurs réseaux, jouer sur les complémentarités, mettre autour de la table l’ensemble des parties prenantes, apprendre à dialoguer et à écouter chacun des avis et apprendre à gérer les sujets en fonction des points de vue.
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Importance dans le choix du type de structure juridique (SCIC, SCOOP…)
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Un leader doit être accompagné, soutenu et son départ doit être anticipé et préparé
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Mobilisation des personnes : communication sur le projet qui va toucher les gens d’ici, avoir le sujet qui intéresse, inviter à participer et à être acteur, à venir travailler, à venir aux réunions, se mettre d’accord, multiplier les moments de rencontre et ne pas générer uniquement des rencontres obligatoires (CA et AG) mais valoriser la convivialité, savoir comment on va faire vivre le projet… donner envie
Autres éléments :
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Identifier les difficultés, en l’occurrence il n’y a pas de réparateur du matériel localement
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Mettre en place des formations pour répondre aux besoins (exemple la vigne sous couvert végétal…)
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Savoir repérer les intérêts que peuvent avoir les habitants et les acteurs du territoire
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Placer l’action dans un contexte plus large en l’occurrence : voir la suite par exemple autour du tourisme œnologue, élaborer d’une politique agricole au sein de la Communauté de communes qui s’appuiera sur le PAT et les filières courtes
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Pour les Maires, savoir mettre en commun les questions, les diagnostics
Constats
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Une préoccupation partagée sur l’image territoriale et une volonté de se démarquer des territoires voisins
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Un diagnostic territorial partagé, base des réflexions
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Un contexte local favorable au développement collaboratif et qui lie les parties prenantes de façon ‘’naturelle’’
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Une connaissance et un usage des formes juridiques qui permettent une gestion collaborative
Questionnements et perspectives
Une configuration locale particulière parait être à la base de la mobilisation des acteurs. Le porteur de projet et en l’occurrence la Communauté de communes se situe plutôt dans un rôle d’animateur de son territoire. Mobiliser à ce jour 330 adhérents sur un projet dénote une forte capacité à fédérer qui semble aller au-delà du rôle d’un seul acteur.
Ce projet répond à plusieurs attentes du territoire et des citoyens engagés : Identité et fierté du territoire à recréer, convivialité autour du vin, engagement dans le projet facilité par les structures de gestion, une gouvernance ouverte, des perceptives sur d’autres projets identiques.
Comment, dans nos territoires, est-il possible d’arriver à une telle prédisposition ?
Selon les projets, la structure juridique revêt une importance au regard de la gouvernance. Il y a donc nécessité à connaitre les solutions et à savoir les mobiliser.
Les diagnostics, les prospectives sont une base pour se mettre d’accord. Ces travaux ont d’autant plus de poids lorsqu’ils ont été réalisés et interprétés collectivement. Ils pourront être les prémices à la collaboration sur les plans d’action. Se pose toutefois la question du leader et de la définition de son rôle au regard de ces formes collaboratives, vers lesquelles l’histoire semble nous conduire.
Fermes de Figeac - Filière Energies Renouvelables
Reprise historique de la filière des énergies renouvelables
Origine : Production solaire photovoltaïque sur les exploitations agricoles
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Base = agriculteurs membres de la COOP Fermes de Figeac
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Année : 2008
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Objectif : produire de l’énergie solaire photovoltaïque sur les exploitations agricoles
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Problème rencontrée : Financement lourd pour les exploitations
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Solution collective apportée : Montage juridique d’une SAS (Société à Action Simplifiée) du nom de SAES (Ségala Agriculture et Energie Solaire) pour trouver des financements bancaires
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Résultats : 200 bâtiments équipés dans le secteur entre 2009 et 2010 (6900kWc installé) pour un budget global de 34 millions d’euros (6 hectares de toiture agricoles sur 120 exploitations).
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Ralentissement depuis 2010 du fait des contraintes sur la filière solaire Française
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Reprise de la thématique solaire PV il y a 2 ans en ajoutant aux agriculteurs la cible des familles et des entreprises du territoire
Création de la SAS FIGEAC ENR
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Création SAS Figeac ENR le 9 Mars 2018 – Société territoriale d’Energie
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SAS = regroupement de FIGEACTEURS, La Coopérative Fermes de Figeac, La Communauté de Communes du grand Figeac, La Fédération Départementale d’Energies du Lot et le PNR des Causses du Quercy
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Objectif : développer les ENR sur le territoire en gardant une maitrise locale pour un développement local
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Résultats : Démarrage mais cela semble plus compliqué car divers acteurs
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Organisation en collèges :
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Membres fondateurs
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Membres partenaires
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Bénéficiaires et Citoyens
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Parc éolien sur le territoire (parc de la Luzette – Commune de Saint SAURY Cantal)
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Rapprochement avec le développeur de parc éolien VALOREM sur un projet sur le site de LUZETTE
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Objectif : Accompagner la mise en place du parc mais garder la richesse produite sur le territoire en gardant une partie des plus-values sur le secteur. Les citoyens peuvent devenir actionnaires du projet.
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Validation du programme en 2014 – Mise en place d’une épargne participative pour les habitants.
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Retrait des collectivités locales car la participation financière des citoyens a été trop forte !
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Installation de 7 éoliennes sur le site de la LUZETTE – Puissance 14MW