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Visit of the Enchanted Forest

 

La rencontre était informelle lors de la pause déjeuner. Le maire de Ste Croix VF était aussi présent.

Le conservatoire de Lozère n’assurant pas de cours au-delà de Florac, l’instruction musicale est faite par des associations regroupées en une Fédération (Fédération des Écoles de Musique des Hauts Gardons). 4 associations sont présentes sur le territoire Sud Lozère. Les cours se font dans des lieux prêtés par les mairies ou chez les particuliers, par des professeurs professionnels. L’adhésion est à un prix bas, permettant au plus grand nombre d’y accéder.

La médiathèque couvre plusieurs villages de la VF. Les ouvrages sont fournis par la Médiathèque Départementale de Lozère.

Musique et livres

Agence d'attractivité touristique

Agence d'attractivité touristique

L’agence d’attractivité de Gorges du Tarn Causses a pour statut juridique un EPIC (Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial). Deux axes particuliers constituent l’action de l’agence d’attractivité, celui du tourisme basé sur un cadre de vie et un environnement exceptionnels, combinés à l’agriculture très présente sur le territoire. Par ailleurs, l’organisme souhaite également agir pour le territoire en favorisant d’une part la reprise des activités par les jeunes et d’autre part, en faisant en sorte de maintenir des familles sur place.

 

De nombreux labels constituent également une force pour ce territoire permettant ainsi une reconnaissance d’une qualité et une garantie dans les prestations d’hébergements et les activités notamment.

Le territoire de l’agence d’attractivité touristique est composé d’une cinquantaine de hameaux et villages qui se revendiquent comme des pionniers du tourisme vert en France. Cinq bureaux ayant conservés l’intitulé d’office du tourisme maillent le territoire.

Lors du travail de projet autour de la création de l’agence d’attractivité touristique, une réflexion de fond a été conduite afin de redéfinir la notion de tourisme et surtout, de savoir quel type de tourisme localement, il était souhaité. En toile de fond, il s’agissait également de pouvoir traiter des désagréments ressentis par la population résidente liés au tourisme C’est donc par une concertation des élus, des équipes techniques et des professionnels du tourisme que ces sujets ont été abordés. A l’issue de ces débats, une mission d’accompagnement des acteurs du tourisme a été créée afin d’agir vers deux directions :

  • La promotion de l’offre touristique

  • Les porteurs de projets touristiques et ce en lien avec le PETR (Pôle d’Equilibre Territorial et Rural

Les constats

  • Un capital touristique indéniable couvert par l’agence d’attractivité touristique

Questionnements et perspectives :

  • Est-ce que les volontés de développement du tourisme pourraient rejoindre d’autres sujets économiques ?

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L’atelier agroalimentaire du CFPPA

                                                                   Thème agriculture, alimentation et transformation

L’atelier agroalimentaire du CFPPA

L’atelier de transformation est rattaché au CFPPA (Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricole) de Florac. Le projet à l’origine, a consisté à créer sur place un organisme de formation professionnelle pour répondre aux besoins du territoire en matière de formation agricole et à développer en parallèle, une structure permettant de transformer les produits agricoles carnés, les fruits et légumes ainsi que le lait. Le CFPPA propose de former les apprenants à l’acquisition des techniques agricoles ainsi qu’à la transformation des productions en produits commercialisables privilégiant les circuits courts. Les formations dispensées peuvent être qualifiantes du CAPA (Certificat d’Aptitude Professionnelle Agricole) à la licence pro par la voie scolaire, en contrat d’apprentissage ou encore, en formation pour adultes. A noter que des formations de courte durée sont également proposées notamment sur des thématiques relatives à la transformation.

Les utilisateurs sont des producteurs locaux qui sont venus se former dans un premier temps, puis qui louent les ateliers de transformation en fonction de leurs productions et des produits transformés. Chaque utilisateur bénéficie selon ses besoins et projets de conseils à l’utilisation et à la transformation. L’atelier vient donc en appui au développement des filières agricoles, permettant une maitrise de la valeur ajoutée.

L’une des particularités de ce lieu, c’est qu’il est également ouvert aux habitants du territoire qui peuvent donc venir transformer et conditionner leurs productions.

Les constats :

  • Une solution très ancrée dans son territoire potentiellement mobilisable par des professionnels et des habitants offrant non seulement les outils de transformation adaptés et aux normes, ainsi que la formation à la transformation et à l’utilisation des matériels.

  • Un partenariat à l’origine du projet très à l’écoute des besoins du territoire.

  • Un outil territorial permettant facilement aux nouveaux utilisateurs des tests et expérimentations sur les produits transformés

  • La capacité à faire du lien entre les projets ayant pour effet une optimisation des moyens et en conséquence une économie d’investissement et de fonctionnement (organisme de formation et atelier de transformation)

  • Des propositions de formations courtes réactives au regard des besoins locaux

  • Un levier local pour l’incubation entrepreneuriale 

Questionnements et perspectives :

  • Une solution de ce type peut-elle être une alternative dans les territoires où se développent les circuits courts ?

  • Apprendre à approcher les sujets de façon plus systémique et créer les conditions pour cela, identifier les partenaires avec un spectre plus large.

  • Comment créer des conditions plus favorables à des partenariats public/privé pertinents ?

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L’atelier de production de plus de 600 m² est destiné à la transformation agroalimentaire de type fermière bio et raisonnée, en s’articulant autour d’unités de transformation qui répondent aux caractéristiques des productions locales. L’espace propose un atelier de découpe multi espèces animales permettant la fabrication de conserves et de charcuteries sèches. On peut également y réaliser la transformation en jus de fruits, en conserves de végétaux ou encore de fruits séchés. Cet atelier est également équipé pour la transformation des produits laitiers en fromages, yaourts, beurre et autres spécialités laitières.

Cévennes Evasion

Cévennes Evasion

En 1995, deux amis, Philippe Blanchet et Bertrand Le Loup décident de créer une entreprise de sport nature et randonnée, ils s’associent avec un troisième ami et créé cévennes évasion.

Historiquement, Cévennes Évasion propose des activités de canyoning, de spéléologie ou autres randonnées. Mais l’activité est très saisonnière et très vite les trois amis ont une volonté de vivre de leur activité toute l’année tout en restant sur la région. Il fallait donc se diversifier pour cela.

Depuis 20 ans, au fil des années et des arrivées, l'entreprise lozérienne multiplie les activités et travaille d’autres compétences. Entre autres : une section escalade en 2000, travaux en hauteur (cordiste), établissement d'un magasin spécialisé sur Florac et vente de matériels pour professionnels (400 sacs et 300 combinaisons de canyoning professionnel vendus à l'année).

L’entreprise compte actuellement 10 salariés à l'année dont huit en CDI pour un chiffres d'affaires de 900 000€, elle continue de se diversifier vers d'autres activités afin de salarier ses employés annuellement.

Pour cela, elle investit, depuis juin 2021, dans un nouveau siège à Florac pour y accueillir un atelier de construction de modules en bois.

Parmi les nouvelles activités, il y a la création d’un e-commerce, dans lequel ils proposent leurs productions, une ligne de vêtements sur mesure et accessoires adaptés (des combinaisons de spéléologie notamment) dont ils sont les premiers utilisateurs.

 

Une agence de voyage, offrant un panel de 70 séjours à thème dans douze parcs nationaux et régionaux.

La formation professionnelle, puisqu'ils ont encadré la première formation de cordiste en Lozère, pilotée par le Greta.

Ils participent à d’importants projet d’aménagement du territoire grâce à leur expertise du travail du bois et du travail en hauteur, comme par exemple, la construction de la via ferrata de Mende, installation de matériel pyrotechnique sur la plus haute tour du monde à Dubai pour la célébration du nouvel an.

Depuis les années 2000, ils ont développé les travaux sur cordes et de la construction en hauteur. Progressivement ils ont décliné ce travail en hauteur en aire de jeux accessibles aux plus petits. Ils développent ainsi des mini accrobranches, des aménagements d’aires de jeux (par exemple à Sainte Croix).

Suite à l’appel à projet pour les aires de jeux en bois local du PETR sud Lozère, pour lequel les communes de St Croix et Vebron ont répondu. Cévennes évasion à ensuite obtenu les marchés. Ils construisent également des édifices en bois et en hauteurs : cabanes, passerelles, terrasses.

 

Les constats :

  • Forte implication sur le territoire

  • La diversification de l’activité est motivée par le fait de fournir suffisant d’activité pour rester vivre sur le territoire

  • Le développement de l’activité est pensé par rapport aux compétences individuelles de chaque salarié (ex la fabrication des combinaisons de spéléologie)

  • Forte adaptabilité des compétences et démonstration de résilience

  • Volonté d’essaimer non pas leurs produits (aire de jeux en bois) mais leur méthodologie sur d’autres territoire.

  • L’ambition n’est pas de développer l’activité pour développer uniquement le chiffre d'affaires mais de pérenniser leurs emplois tout au long de l’année.

Questionnements et perspectives :

  • Comment le territoire peut-il accompagner les entreprises dans leurs besoins de diversification de leurs activités pour poursuivre leurs développements et créer de l’emploi et de la valeur ajoutés sur le territoire ?

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Suite à l’appel à projet pour les aires de jeux en bois local du PETR sud Lozère, pour lequel les communes de St Croix et Vebron ont répondu. Cévennes évasion à ensuite obtenu les marchés. Ils construisent également des édifices en bois et en hauteurs : cabanes, passerelles, terrasses.

Chevaux de Przewalski

                                                             Thème Développement au Villaret, association TAKH

Chevaux de Przewalski

Le Villaret est un magnifique exemple architectural de hameau caussenard. Il se situe dans un paysage de steppes typique du Causse Méjan (ou Méjean), à 1007 mètres d’altitude, sur la commune de Hures-la-Parade en Lozère (88km² et compte autour de 280 habitants). Le « vilar » en occitan désigne un hameau. Ce dernier est un remarquable représentant de « l’architecture du calcaire ». Toutes les constructions sont intégralement faites en pierre calcaire (murs et toitures). Ici, depuis des temps immémoriaux, tout repose sur l’élevage (moutons, chevaux, ...) et les cultures de céréales et de plantes fourragères.

En partie restauré, le hameau abrite aujourd'hui une antenne du Parc National des Cévennes. Aux alentours, galopent des chevaux de Przewalski et l'association TAKH (nom que les Mongols donnent à ce cheval sacré à leurs yeux et qui signifie « esprit ») veillent sur eux.

L’association TAKH a été créé en 1990 par Luc Hoffmann (1923-2016), fondateur de la station biologique de la Tour du Valat en Camargue, Claudia Feh, éthologue spécialisée sur le comportement des chevaux vivant en semi-liberté. Grâce au soutien technique et financier du WWF France et de la Fondation MAVA, 11 chevaux de Przewalski nés en zoo arrivent en 1993 sur le Causse Méjean. La mission de l’association est de mettre en œuvre des actions de conservation de la nature fondée sur la démarche scientifique, avec comme axe central la sauvegarde du cheval de Przewalski, classé « éteint à l’état sauvage » dans les années 60 par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature. Leur mission se décline en trois champs :

  • Restaurer des populations libres et viables de chevaux de Przewalski

  • Mener des recherches scientifiques à long terme sur les chevaux de Przewalski

  • Mobiliser et sensibiliser les communautés locales et le grand public pour la conservation des chevaux de Przewalski et des écosystèmes associés

Le but premier de l’association est de réintroduire des chevaux de Przewalski dans leur milieu en Mongolie. En 2004 et 2005, 22 chevaux s’envolent vers leur domaine vital historique, la Mongolie. En 2020, le seuil des 100 chevaux est franchi dans la réserve mongole. La même année, la zone de réintroduction semi-clôturée, ainsi que ses environs, couvrant 410km², acquièrent le statut de parc national de Khomyn Tal. En Mongolie, la gestion est assurée par leur ONG sœur KTT (Khomy Talin Takhi) à laquelle ils apportent un soutien technique et scientifique à l’équipe de rangers mongols qui suit tous les jours depuis 2004 le comportement des chevaux pour orienter leur façon de manager la population et anticiper l’évolution des besoins (espace vital, nourriture, eau) face à l’accroissement du nombre d’individus. Les conditions de vie de l’équipe sont celles des éleveurs semi-nomades de Mongolie : vie en yourte déplacée deux fois par an entre le camp d’été (proche de la rivière et plus frais) et l’hiver (au pied d’une montagne et donc à l’abri du vent d’hiver), eau à la rivière, électricité grâce à une batterie de voiture reliée à un panneau solaire et chauffage grâce à l’argal : des crottins séchés.

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En France, l’association TAKH ouvre à tous les publics leur base scientifique dédiée aux chevaux de Przewalski et à leur écosystème pour partager leurs connaissances. Cette base scientifique, en cours de création, se compose d’un laboratoire, d’une salle de conférence/formation, d’un réfectoire et d’une cuisine. Les travaux de réhabilitation des bâtiments en ruines sont entièrement réalisés dans le respect du bâti traditionnel en lozes.

L’association TAKH offre un cadre exceptionnel pour la formation car elle bénéficie à la fois d’une expérience de plus de 30 ans d’un projet de réintroduction d’une espèce menacée, le cheval de Przewalski, avec une coopération internationale et une implantation sur un territoire rural protégé au patrimoine architectural ancien. Cette singularité permet une mobilisation des savoirs de multiples façons. Les stages bénéficient d’un encadrement scientifique avec Hélène Roche éthologiste, permettant de développer non seulement des connaissances mais aussi un savoir-faire pour observer transposable sur les chevaux domestiques chez soi et répondre à des questionnements sur leurs comportements.

L’association propose également toute l’année des activités culturelles ou de médiation scientifique autour de la biodiversité. Elle accueille les particuliers, les scolaires, les groupes constitués pour quelques heures ou plusieurs jours et peut, à la demande, construire avec vous un programme adapté à vos attentes. Les thématiques sont variées : médiation équine, paléontologie, spéléologie, captations d’images ou de sons, participation au suivi scientifique…

« Nos valeurs : Nous pensons qu’il est possible que la culture et les activités humaines s’intègrent de façon harmonieuse dans les espaces occupés par les non-humains. Nous faisons confiance en la capacité des écosystèmes à évoluer, s’adapter et nous voulons accompagner cette spontanéité du vivant. »

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Les constats :

  • Travail nécessitant patience et suivi scientifique intensif pour garantir une bonne réintroduction à l’état sauvage : 30 ans pour une population de 100 chevaux !

  • Association nécessitant un développement simultané sur deux territoires climatiquement similaires bien que culturellement profondément différents

  • Une adaptation et une préservation des modes de vie et habitats traditionnels sur les deux territoires

Questionnements et perspectives :

  • Projet de réintroduction sur 30 ans à ce stade pour une centaine d’individus dans des lieux spatialement figés (réserves en France comme en Mongolie) : Quelle anticipation face à la rapidité du changement climatique dans les décennies à venir pour garantir la migration possible de cette espèce sur ce/ces territoires en mutation (évolution T°, ressources en eau, type végétation présente… risque migration population humaine ?) ? Quel devenir pour l’association dans le Causse ?

  • Quel parallèle mené sur la préservation des espèces à l’état sauvage sur nos propres territoires (loup, ours…) ? Quels retours d’expériences, actions duplicables pour travailler l’acceptabilité des populations sur le partage du territoire avec la faune sauvage ?

  • Quels partages avec les zoos sur les enjeux de réintroduction ?

  • Très atypique de faire des animations grand public autour d’un troupeau dont on n’a pas la certitude qu’il sera visible ! Comment gérer les frustrations et créer de nouveaux désirs sans le « voir » et encore moins le « toucher » tout en restant dans une expérience immersive au contact de la nature ?

La commune de Florac

                                                            Thème Stratégie d’aménagement d’un centre bourg

La commune de Florac

La commune s’étend sur une surface d’environ 30 km² et compte autour de 2 100 habitants.

La question de l’habitat sur le territoire est très complexe dans un contexte où :

  • 50% des logements sont utilisés comme logements secondaires,

  • Peu de biens sont disponibles à la location dû à une forte concurrence avec les gîtes touristiques,

  • De nombreux bâtiments en cœur de bourg sont laissés à l’abandon par leurs propriétaires n’habitant pas sur place et n’ayant pas les moyens financiers pour les rénover ou faisant suite à des procédures d’héritages/successions complexes ne favorisant pas la réhabilitation des bâtiments.

 

Construite depuis le Moyen-Age autour de la cité médiévale, la structure urbaine du centre ancien de la commune de Florac Trois Rivières présente un intérêt patrimonial majeur. Dans le cadre de son développement, la municipalité a engagé en 2016, avec le soutien de l’Etat, une réflexion sur son centre bourg au travers de la mission AIDER.

Cette étude a révélé un nombre important de logements insalubres en cœur de bourg et la dégradation progressive et continue de ce patrimoine remarquable de cœur de bourg, soit par des rénovations irrespectueuses du patrimoine, soit par des abandons des propriétaires conduisant à l’état de ruines menaçant des îlots entiers. Le niveau de dégradation relevé dans l’étude amenait au constat que l’initiative privée seule ne seraient pas en mesure de renverser cette tendance et qu’un projet de restructuration de plus grande envergure, moyennant des financements plus importants permettrait d’agir à la fois sur la lutte contre l’insalubrité et la redynamisation du centre bourg.

Afin d’agir pour offrir des possibilités de logements à proximité des services, la commune a mené un projet ambitieux visant à résorber l’habitat indigne, insalubre en cœur de bourg au profit d’un ensemble immobilier qualitatif et esthétique : l’îlot Dides, place de la Mairie. L’enjeu était de réhabiliter 5 bâtiments insalubres du centre bourg en très mauvais état pour en faire 9 appartements à loyers modérés et 2 locaux commerciaux.

L’émergence de ce projet s’est révélée longue et difficile dans la mobilisation des acteurs comme des fonds financiers et à nécessité une forte volonté des élus sur deux mandats municipaux.

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La réhabilitation, création de 2 nouveaux locaux commerciaux en rez de chaussée des bâtiments constitue une opportunité pour la commune de Florac afin de dynamiser le centre bourg et la place de la mairie en apportant une plus-value aux commerces existants. La création d’une vidéothèque et d’un bar va créer une nouvelle dynamique territoriale et culturelle favorisant l’appropriation de la place de la mairie par les habitants et les touristes.

La Résorption de l’Habitat Indigne (RHI) est une opération sous maitrise d’ouvrage publique locale, visant à réhabiliter un îlot ou un quartier fortement dégradé dont les immeubles sont frappés par un arrêté d’insalubrité irrémédiable ou de péril avec interdiction définitive d’habiter. L’objectif est de redonner vie à ce quartier en créant des logements dans un but de mixité sociale. La procédure de RHI débute par une étude d’éligibilité validée par la Commission nationale de Lutte contre l’Habitat Indigne (CNLHI) afin de vérifier la nécessité du projet et la capacité de la collectivité à mener ce projet concrètement et financièrement.

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Certains bâtiments ont fait l’objet d’arrêtés d’insalubrité pris par la Préfecture et d’arrêtés de péril pris par la commune. Ce projet de Requalification d’habitat insalubre (RHI) était une première en Lozère.

 

La Commune de Florac Trois Rivières s’est faite accompagner par des professionnels dont un cabinet d’architectes. Ils ont réalisé une étude de calibrage sur la totalité des bâtiments à restructurer composant l’îlot Dides. Suite à ces études, la procédure s’est concrétisée par un avis favorable de la CNLHI le 18 décembre 2018.

En suivant, la commune de Florac Trois Rivières et la société HLM Lozère Habitations se sont associées dans un groupement de commandes afin de mener ensemble, l’opération de requalification de l’îlot Dides. Cette opération de requalification se décompose en deux axes principaux :

  • La Résorption de l’Habitat Indigne : concrètement il s’agit de procéder à l’ensemble des études et travaux afin de réhabiliter, jusqu’au stade « hors d’eau », les bâtiments composant l’îlot Dides, avec notamment la réalisation des études de sol, la réfection des réseaux, le désamiantage, le gros-œuvre, la charpente et la couverture.

    • Budget environ 2 000 000€ HT

      • Dispositif ANAH THIRORI : 1 340 000€ HT, subvention de 70% couvrant le financement des travaux et du chargé de mission pour suivre le projet

      • Commune : solde de 30% environ 660 000€ HT en autofinancement

  • La réhabilitation des lots bâtis : Une fois le stade « hors d’eau » atteint, il s’agira de réaliser les travaux intérieurs des différents bâtiments. Cette partie sera elle-même décomposée en deux : le rez-de-chaussée des bâtiments accueillera deux locaux commerciaux portés par la Commune et aux étages, neufs logements sociaux portés par Lozère Habitations.

    • Budget réhabilitation des lots bâtis en commerces portés par la mairie : environ 340 000€ HT

      • État au titre de la DETR 2019 : 191 000 € HT

      • Région Occitanie : 50 000 €

      • Commune : environ 100 000 €HT en autofinancement

    • Budget réhabilitation des lots bâtis en logements à loyers modérés portés par la société HLM : 1 000 000€ HT

      • Société HLM Lozère habitation : 1 M€ soit 31%

Cette opération, d’un coût total de 3.34 M€ HT, a pu être réalisée grâce aux subventions et financements publics à hauteur de près de 70% du coût total de l’opération.

Le chantier a duré 2 ans, de septembre 2020 à septembre 2022. C’est un chantier complexe et sensible avec :

  • La présence de pathologies lourdes (humidité des sols, mérule, plancher qui s’effondrent…),

  • Des difficultés face à l’état de délabrement de l’existant où seuls les murs de façade ont été conservés,

  • La rue principale du centre-ville complètement bloquée par la grue.

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S’agissant du développement de la commune, les élus projettent de renouveler l’opération dans le cœur de bourg de la commune en réhabilitant l’ilôt Puel, constitué de deux autres bâtiments en pierre dégradés donnant au bout de l’Esplanade.

Les constats :

  • La très forte implication des élus avec une vision long terme sur plusieurs mandats dans ce projet pour le défendre et se faire accompagner

  • La forte volonté de valoriser le patrimoine architectural existant comme structurant le centre bourg

  • Qualité respect bâti remarquable face à l’ampleur des travaux : reflet équipe soudée MOA (commune/bailleur)/MOE ?

  • Enjeu majeur d’acceptabilité du projet auprès de la population en termes de coût et nuisances travaux

  • Il est très difficile de se loger sur le secteur de Florac. Pourtant, ce ne sont pas les bâtiments qui manquent, beaucoup sont fermés car ils ne sont utilisés que l’été et impossibles à chauffer l’hiver. La tâche pour réhabiliter ce patrimoine est colossale.

Questionnements et perspectives :

  • Fort investissement en temps (6 ans) et argent pour « seulement » 9 appartements et 2 cellules commerciales : cette expérience montre la nécessité/possibilité de trouver des solutions pour réhabiliter/valoriser le patrimoine des cœurs de bourg dans un contexte naturellement contraint = perspective face aux enjeux ZAN ?

  • Le modèle décrit peut-il se reproduire pour permettre de couvrir les besoins en logement ?

  • Le partenariat public/privé (investisseurs) pourrait-il être une solution ?

  • Que souhaite la population déjà installée ? Quel impact y aurait-il sur l’activité du tourisme, notamment ?

  • La clientèle visée par la location permet-elle de rentabiliser les coûts d’investissements et de pallier à la problématique de la crise de logement à Florac?

La commune de Saint Michel de Dèze

                                                            Thème Energies, aménagement d’un centre bourg

La commune s’étend sur une surface de 15 km² et compte 242 habitants. La population est en légère augmentation.

Le PLU (Plan Local d’Urbanisme) date de 2014 et des adaptions sont aujourd’hui en cours. Il y a un enjeu fort autour du maintien de l’école communale, dans laquelle et en termes d’éducation, s’applique un devoir de mémoire, puisqu’il s’agit d’un village résistant qui a subi la dernière guerre et a notamment été incendié.

Une entreprise d’origine parisienne est venue s’y installer en février dernier et a créé 4 emplois. Il s’agit d’une entreprise qui œuvre dans le domaine du textile et qui utilise Internet pour recevoir les commandes de ses clients et le colisage pour les livraisons. La commune dispose également d’une boulangerie où travaillent 5 personnes. Cinq entités touristiques offrent une capacité d’hébergement pour 80 personnes.

La commune de Saint Michel de Dèze

S’agissant du développement de la commune, les élus projettent de s’appuyer sur le renouveau de l’hôtel restaurant du village actuellement fermé et d’accueillir une nouvelle structure, la Maison de répit destinée à recevoir 14 personnes présentant des troubles psychiatriques stabilisés. Cet établissement va créer 26 emplois. Dans les projets, c’est le restaurant qui assurera la préparation des repas pour les résidents de la Maison de répit.

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Ces deux projets conduisent les élus à réfléchir à l’aménagement du centre bourg. L’idée est de créer en centre bourg une place qui sera le marqueur du village. Il s’agira également de pouvoir y incorporer un espace dans lequel pourront s’intégrer un tiers lieu pour les porteurs de projets, un espace de remise en forme et des locaux pour l’artisanat.

Comme sur l’ensemble du territoire du PETR (Pôle d’Equilibre Territorial et Rural), la question du logement se pose sur la commune. Cela concerne à la fois les logements locatifs et les logements individuels privatifs.

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La SAS (Société par Actions Simplifiée) Cévennes Durables accompagne les élus de la commune pour des projets de production électrique en implantant des panneaux photovoltaïques sur les bâtiments communaux et notamment l’école du village. L’accompagnement de l’association a permis à ce jour, de finaliser 3 projets et d’autres sont en cours de réalisation. La SAS compte 116 souscripteurs dont4 collectivités.

Les constats : 

  • La très forte implication des élus dans les projets allant jusqu’à des tâches de type administratif qui dans d’autres lieux sont confiées à des agents.

  • La volonté de développer la commune sur l’axe énergétique en mobilisant la ressource solaire.

  • Une capacité d’accueil des activités de type économique génératrices d’emplois.

  • La capacité à faire du lien entre les projets permettant une optimisation des moyens et en conséquence une économie d’investissement et de fonctionnement (lien Maison de répit et restaurant).

 

Questionnements et perspectives :

  • L’attachement au territoire : comment travailler cette notion avec les habitants et les acteurs du territoire ? Le slogan du Témiscamingue : Là où on vit

  • Apprendre à approcher les sujets de façon plus systémique et créer les conditions pour cela

  • Comment mieux ancrer les entreprises au territoire ? cf : implantation de l’entreprise Nahen qui pourrait exercer son activité dans d’autres lieux.

Vers le Mont Lozère et au-delà

                                                            Thème Aménagement de village, démarche participative

Vers le Mont Lozère et au-delà

Contexte environnemental

La commune est un hameau isolé qui connait de forts et fréquents épisodes cévennoles : 2014, 2017, 2019 et 2021 pour le dernier en date qui a entrainé de nombreux dégâts sur la commune avec 440 000€ de travaux pour la remise en état. Afin d’anticiper au mieux les prochains évènements, la commune doit prévoir un redimensionnement de ses ouvrages hydrauliques non financés par l’Etat, une charge très lourde sur le budget de la commune. Avec de nombreuses résidences secondaires, la population de la commune augmente en flèche au moment même où la ressource en eau est la plus critique sur le territoire. Cet été des camions citernes sont venus ravitailler la commune. Cette particularité nécessite de dimensionner les besoins en eau et en assainissement et la commune est associée aux communes de trois autres communautés de communes pour fait appel à une Délégation de Service Public (DSP) auprès de Veolia pour gérer les astreintes et répondre au besoin de moyens pour l’entretien des systèmes.

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En parallèle, le territoire de cette commune est très soumis au risque incendie durant l’été et doit faire appliquer les Obligations Légales de Débroussaillement (OLD) auprès des propriétaires de terrains situés à moins de 200m des bois et forêts les obligeant à maintenir en état débroussaillé, sur un rayon de 50m autour de leur habitation et 10m de part et d’autre de la voie d’accès au terrain, leur terrain voire même la propriété voisine si cette dernière n’est pas soumise à l’OLD. Les maisons étant construites dans les bois et la majorité des propriétaires étant absents une bonne partie de l’année, faire appliquer cette obligation mobilise énormément les élus dans un suivi des procédures y compris entre propriétaire. Le SDIS est également impliqué dans la sensibilisation des propriétaires mais le contrôle et le dressage de procès-verbaux reste du ressort des élus.

Contexte électoral

Commune avec 440 votants et 480 habitants. Le nombre de résidences secondaires est important (70%) et les personnes reviennent voter à Vialas. Le taux de participation aux élections municipales était de 91% en 2014 et 60% en 2020 (mais une seule liste était alors proposée). Aux présidentielles de 2020, le taux de participation a été de 80%. L’implication des habitants dans la vie citoyenne est donc importante.

Avec 250 habitants en hiver et 2000 habitants en été, la mise en place d’une participation citoyenne implique une adaptation particulière des élus aux mouvements migratoires sur leur commune. Dès 2014, le conseil municipal décide de mettre en place deux commissions extra-municipales : la première sur l’économie, le tourisme, l’agriculture et la sylviculture et la seconde sur la culture, le patrimoine et les associations. Il y eut alors assez peu de participation citoyenne. Le choix a été fait de recentrer les réflexions sur des projets précis : PLU (la réalisation du PLU implique obligatoirement une participation citoyenne), aménagement de la place du village puis maison des sœurs.

Aménagement de la place du village

Un premier travail de concertation a été réalisé pour le projet d’aménagement de la place du village. Quatre ateliers ont été animés par les élus et les agents de développement. Au total, 80 personnes ont assisté à au moins un atelier. Quatre grandes thématiques sont ressorties de ces temps d’échanges : espace de qualité en lien avec son environnement, polyvalence et modularité, convivialité et lisibilité. Ces thématiques ont permis la réalisation du cahier des charges du projet de réhabilitation de la place. Un concours d’architecte a ensuite été organisé sous l’initiative et grâce au financement du Parc National des Cévennes (PNC) avec un reste à charge pour la commune de l’ordre de 30% du montant des travaux. Le résultat est positif. La place du village est aujourd’hui plus fréquentée qu’avant.

Projet de la maison des sœurs

La maison des sœurs est un bâtiment de 350 m2 avec un jardin situé dans le bourg de Vialas. La commune a acheté le bâtiment via l’EPF (Établissement public foncier). Afin de déterminer la vocation de ce lieu la commune est accompagnée par l’ADEFPAT et le PETR Sud-Lozère. Un groupe de travail a été constitué avec des agents du PNC, du département, des élus de Vialas et des habitants de la commune. Ces derniers sont des personnes qui ont été identifiées par le conseil municipal comme représentatif des habitants de la commune (commençant, personne ayant des gîtes et membre d’association). Ce groupe de travail s’est réuni sur 6 journées pour réfléchir sur les besoins de la commune et évaluer comment faire appel aux habitants pour avoir un regard sur leurs premières réflexions de programmation. Ce groupe de travail a conçu un questionnaire pour sonder la population sur leur besoin et envie concernant le projet de la maison des sœurs. Le questionnaire a été diffusé de juin à septembre chez les commerçants, dans les associations, à la médiathèque, sur Illiwap et Facebook, lors de conférences en médiathèque 2 fois par semaine, dans le journal municipal tous les 15 jours et sur l’affichage communal.

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Au total 142 réponses ont été reçues. 60% des sondés sont des personnes possédant une résidence secondaire à Vialas, 30% sont des habitants de la commune et 10% des gens de passage.

Les résultats ont permis de cibler les besoins de la population. En premier lieu, l’opportunité de faire un pôle de logement a été identifiée, puis un gîte étape et enfin un lieu convivial et partagé. La vigilance va maintenant être d’évaluer les différents conflits d’usages notamment vis-à-vis du bruit, de donner un rôle plus grand aux associations dans le montage du projet même si le conseil municipal restera le moteur du projet et d’avoir une vraie stratégie de communication pour expliciter les choix à venir pour réduire les risques de déception inévitable de certains habitants.

Accompagnement ADEFPAT

L'ADEFPAT (Association pour le développement par la formation des projets et acteurs du territoire) est une association régionale créée par des acteurs du développement local pour accompagner les porteurs de projet de développement rural. L'ADEFPAT accompagne ainsi des projets économiques, sociaux et culturels par la formation-développement et permet la montée en compétence par la formation-action. Depuis 38 ans, l'ADEFPAT est au côté des territoires, un lieu de richesses humaines, d'innovation et de compétences pour co-construire les projets de demain et organiser la coopération autour des porteurs de projets. Par son action, elle contribue à la création d'activités et d'emplois et à la dynamisation des initiatives locales.

Les constats :

  • Les retours d’expérience de ces deux projets montrent que le conseil municipal reste moteur dans les démarches de participations citoyennes. Certaines personnes ont été déçues de l’aménagement de la place car le cahier des charges réalisé suite aux ateliers n’a pas pu prendre en compte les envies spécifiques de chacun et le budget de la commune a contraint le choix de certains matériaux.

  • La participation des personnes possédant des résidences secondaires peut être problématique car n’habitant pas sur place à l’année, elles n’ont pas toujours conscience des problématiques et besoins des habitants à l’année.

  • L’importance d’être accompagné par une tierce personne dans les dynamiques de participation citoyenne pour offrir une vision neutre du projet, des propositions des habitants comme des élus et des causes d’un éventuel dysfonctionnement avec un rôle d’animateur dissocié du rôle de maitrise d’ouvrage.

  • L’enjeu crucial d’une vraie stratégie de communication pour atteindre les habitants (temps, efforts, diversité des supports, mobilisation multi-acteurs…)

Questionnements et perspectives :

  • Face à une augmentation des températures et à un risque accru d’incendies dans les années à venir, quelles stratégies d’aménagement pour sécuriser les habitants et la forêt ? Interdiction des hameaux isolés ? Adaptation du zonage du PLUI pour sectoriser les activités soumises à l’OLD ?

  • Comment capter efficacement le trop plein des pluies ponctuelles pour bénéficier de cette ressource en été ? Comment contrôler, diffuser, détourner, le ruissellement des pluies sur les flancs de montagne qui dévale brutalement dans les vallées et les communes ?

  • Comment imposer aux habitants une autonomie de leur habitat en eau ? Imposition cuve dans le règlement d’urbanisme pour les constructions neuves possible… quels leviers pour les constructions existantes ? Prime pour la mise en place de récupération des eaux de pluie raccordé à la maison et alimentant les principaux postes de consommation ? Valorisation/promotion voir imposition des toilettes sèches pour réduire les besoins en eau ? Distribution de kit économiseur d’eau ?

CUMA du PENDEDIS

                                                            Thème agriculture, alimentation et transformation

La CUMA (Coopérative d’Utilisation du Matériel Agricole) du Pendédis permet la transformation de productions agricoles végétales en différents produits commercialisables principalement en vente directe et en circuits courts. Il s’agit de la production de châtaignes, de pommes, de petits fruits qui vont aussi favoriser une diversification de l’activité.

 

L’atelier coopératif a été créé en 2011, il permet aux adhérents de transformer leurs productions mais il ne peut pas assurer de prestations auprès d’agriculteurs ou producteurs qui ne seraient pas adhérents. La CUMA c’est une extension des exploitations, les agriculteurs utilisent ce lieu pour transformer sans pour autant avoir à équiper leur exploitation de l’outil de transformation puisqu’ils en ont un en commun. La CUMA est labellisée en agriculture biologique en même temps que les exploitations le sont. C’est dans la réponse au cahier des charges de l’agriculture biologique que chacun valorise l’outil.

La CUMA est issue d’une enquête de besoins auprès des producteurs de châtaignes, une quinzaine d’agriculteurs se sont réunis pour créer la structure qui compte aujourd’hui 118 adhérents. La collectivité (Communauté de communes) est propriétaire du bâtiment et du matériel, la CUMA en tant que telle est locataire. L’an dernier, l’atelier a permis de transformer 50 tonnes de châtaignes. La CUMA s’étend sur une partie du Gard, de l’Ardèche et le sud de la Lozère.

De la CUMA est né un GIE (Groupement d’Intérêts Economiques) pour commercialiser ensemble la production de châtaignes. Il s’agit pour l’instant de de 3 producteurs qui se sont réunis pour vendre une partie de la fabrication en mobilisant les services d’un commercial visant les supermarchés et les grossistes. L’idée des producteurs est de garder la main sur la plus-value de la transformation (crème de marron, sirop de châtaignes…). Depuis l’origine, de nouveaux produits sont apparus comme les châtaignes pour l’apéritif, crèmes diverses avec de la noisette, avec du miel, ce qui permet d’être sur des produits innovants.

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Les châtaigniers ne portent par très bien, cela est en partie dû au réchauffement climatique. Il faudra renouveler la châtaigneraie rapidement afin de pouvoir faire en sorte d’intégrer les évolutions de températures dans des arbres qui pourront supporter un climat plus chaud. L’autre constat est aussi qu’il y a des châtaigniers trop vieux et qui sont en fin de vie. Il faudra obtenir des espèces adaptées et de faire en fonction des versants moins exposés au soleil.

Bien qu’importé de Chine, le Châtaignier est considéré comme l’arbre qui accompagne les Cévenoles tout au long de leur vie. On en fait des berceaux, on grandit grâce à la châtaigne, on fabrique le mobilier, l’habitat et les carioles avec le châtaignier et en fin de vie, le cercueil était fait avec ce bois.

D’un produit dans lequel beaucoup de personnes ne croyaient plus et qui était réservé à la consommation animale, on en a fait aujourd’hui un produit de luxe pour la consommation humaine.

La CUMA s’est ouverte aux habitants du territoire, même si cela et au regard des statuts ne devrait pas pouvoir se faire. Cela dit, les statuts précisent qu’il faut être agriculteur ou avoir un intérêt agricole.

La CUMA a été à l’origine d’un nouvel essor de la châtaigne en mettant en place cet outil indispensable pour la transformation. Par ailleurs, le parc national des Cévennes a fait une étude sur le réchauffement climatique et l’impact sur les châtaigneraies. Il y aura des changements pour passer des versants sud vers les versants nord. Des projets de recherche sur le tanin pour en faire des produits pour la cosmétologie et des produits retardant pour lutter contre les incendies. Il s’agit là de produits biosourcés dont on peut imaginer des perspectives. C’est une résilience possible du châtaignier.

Les constats : 

  • La renaissance d’une ressource locale qui risquait de tomber dans l’oubli. Toutefois, nous n’avons entendu que des Cévenoles très concernés par le produit, voire très attachés au châtaignier de part l’histoire allant jusqu’à l’accompagnement de la vie.

  • Un intérêt économique certes, un intérêt culturel, un attachement au territoire certainement

  • Une force collective qui a su redorer le ‘’blason’’ de la châtaigne

  • Une solution qui potentiellement s’adresse à des acteurs économiques et à des habitants

Questionnements et perspectives :

  • Qu’est-ce qui fait qu’à un moment, des personnes se mobilisent pour faire renaitre et développer une ressource locale qui risquait de disparaitre ?

  • Comment les territoires peuvent-ils mieux accompagner les initiatives ? Comment faire du lien, mettre en relation ?

  • Quelles solutions juridiques pour ne pas brider le développement ou le réserver à une partie de la population ? Faut-il un accompagnement particulier aux projets en ce sens ?

La Rouvière, Molezon. Présentation du projet filière viticole

                                                                                               Thème Adaptation climatique

Le hameau est en complète rénovation car principalement en ruines. Les maisons seront reconverties en gîtes. Hors la demeure principale de David, d’autres bâtiments ont été rénovés pour stocker machines et fûts. Un premier gîte accueille des visiteurs. L’exploitation comprend 1ha de vigne. 1ha de plus est en fermage au château de Molezon.

Outre  la beauté du site, ce qui marque c’est la démarche expérimentale et environnementaliste. Trouver les cépages qui résistent le mieux aux conditions difficiles et les techniques respectueuses de l’environnement qui sont les mieux adaptées.

David s’essaye aussi au maraîchage bio avec des pommes de terre et des oignons doux. Les techniques employées sont inspirées de ce qu’il se faisait de manière traditionnelle et des concepts de permaculture. Des parcelles sont expérimentées en partenariat avec l’INRAE.

Captage et rétention de l’eau, serrage des plants pour que les racines aillent en profondeur, qualité du sol, exposition, culture inter-rang, recherche d’alliages gustatifs, peu ou pas de sulfites… David souhaite prouver que l’on peut et pourra faire du bon vin dans les Cévennes malgré le climat et la topographie. À noter que David n’est pas du tout issu du milieu agricole et a appris le tout sur le tas.

Historiquement, la vigne était présente dans la VF, notamment sur des terrasses (bancels) mais n’a pu se développer non seulement à cause de la maladie (interdiction d’utiliser certaines variétés de vignes ancrées dans le milieu de la VF) mais aussi du fait selon David que les anciens viticulteurs faisaient du mauvais vin. Il est convaincu qu’elle peut y revenir pour se diversifier de l’élevage ovin-caprin.

Les débouchés commencent à se dessiner, notamment dans la restauration. Elle devra se développer car la production augmente.

 

 

Les constats: 

  • Redynamisation et développement timide de la filière viticole grâce à l’engagement et la conviction d’un entrepreneur curieux et persévérant de par son parcours et qui tente de faire connaitre le nom du hameau à travers cette production ;

  • Nouvelle offre touristique par le développement du gite dans le village de Rouvière qui offre la possibilité de contempler les terrasses viticoles 

Questionnements et perspectives :

  • L'attractivité touristique et le renom du hameau peuvent-ils se construire autour d’une seule activité comme constaté dans les Causses Méjean, sans passer par la constitution d’un noyau d’activités complémentaires ?

La commune de Hures la Parade

                                                            Thème Ecohameau et porteur de projet PARADIGM

Le projet se situe sur la commune de Hures-la-Parade en Lozère, commune d’une superficie de 88km² qui compte autour de 280 habitants.

Grégoire Durrens a exercé quelques années comme ingénieur dans une grande entreprise mais n’y voyait pas de sens vis-à-vis des enjeux de société. Il a fait le choix de quitter son emploi pour aller à la rencontre de groupes de réflexion autour des enjeux de la construction autonome et la mutualisation des infrastructures et outils :

  • Adhésion au réseau Earthship (ou géonef), un dispositif de construction autonome :

A l’origine de ces constructions, Michael Reynolds, véritable avant-gardiste de l’architecture verte, « nos déchets valent de l’or ». Si l’esthétique n’est pas prioritaire, le confort de vie, la simplicité de mise en place et l’utilisation de matériaux de proximité mis à disposition par la nature le sont nettement plus ! Les objectifs à atteindre dans une géonef sont les suivants :

  • utiliser les apports passifs du soleil et la masse thermique de la terre pour des performances thermiques et énergétiques naturellement efficaces : pas de chauffage, ni de climatisation !

  • employer un maximum de déchets (pneus, canettes, bouteilles) et de matériaux naturels, (bois, terre, torchis, …) ;

  • viser l’autonomie des habitants en énergie, en eau, en alimentation et pour les déchets

 

 

Grégoire Durrens a participé à la fabrication d’un earthship en Dordogne sous le format de chantier école

  • Adhésion au réseau FABLAB, un réseau mondial de laboratoires locaux, qui rendent possible l’invention en donnant aux individus accès à des outils de fabrication numérique.

Les FabLab sont basés sur des principes d’ouverture et de collaboration. Ils s’appuient sur des machines de fabrication numérique et des réseaux qui permettent de s’échanger des fichiers dans le monde entier. Un objet peut donc être conçu dans un FabLab, fabriqué dans un autre et amélioré dans un troisième. Un FabLab mutualise un ensemble de ressources permettant de fabriquer à peu près tout ce que l’on veut et de diffuser des connaissances, des savoirs-faire et des projets. Cette mise en réseau apporte une assistance opérationnelle, éducationnelle, technique, financière et logistique au-delà de ce qui est disponible dans un seul Lab.

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Un des atouts majeurs est de permettre de développer la réparabilité des équipements qui nous entourent en fabricant soit même la pièce cassée, voire de fabriquer soi-même ses propres équipements.

A qui appartiennent les inventions faites dans un FabLab? Les designs et les procédés développées dans les FabLab peuvent être protégés et vendus comme le souhaite leur inventeur, mais doivent rester disponibles de manière à ce que les individus puissent les utiliser et en apprendre.

Comment les entreprises peuvent-elles utiliser un fablab ? les activités commerciales peuvent être prototypées et incubées dans un FabLab, mais elles ne doivent pas entrer en conflit avec les autres usages : elles doivent croitre au-delà du Lab plutôt qu’en son sein, et il est attendu quels bénéficient à leurs inventeurs, aux Labs et aux réseaux qui ont contribué à leur succès.

 

Anastasia Pistofidou a co-fondé Textile Academy, actuellement basé à Barcelone. Fabricademy, Textile and Technology academy est un programme intensif multidisciplinaire de 6 mois à l'intersection de la fabrication numérique, du textile et de la biologie. Le programme explore l'interrelation homme-technologie-environnement à travers les notions d'incarnation, de matérialité, d'écoconception, de bioconception, de performance, de textiles intelligents et de fabrication numérique. Notre mission est de (re)façonner et (re)définir les implications et les applications de la technologie dans l'industrie du textile et de l'habillement, du secteur de la mode au futur marché portable. Le programme offre un large aperçu de l'état de l'art de l'industrie actuelle et s'appuie sur des méthodologies « d’apprentissage par la pratique », abordant des thèmes tels que la fabrication personnelle, la fabrication distribuée, l'industrie 4.0, la technologie portable, la biofabrication, les technologies d'assistance et la durabilité.

Le Fab textyle travail à partir de déchets organiques et de bioplastiques. Des lunettes peuvent être réalisées à partir de bouchons plastiques, les teintures réalisées à base de matières naturelles : l’objectif est de développer la valorisation des déchets et l’utilisation des ressources locales. La Fabricademy joue un rôle de bureau d’étude de type Recherches et prototypages avec un principe de diffusion par la formation à distance pour permettre ensuite par essaimage la production locale au sein des FabLab.

 

Leur projet est de concilier sur un même lieu, habitats participatifs, écologiques et autonomes et un Tiers Lieu de type FabLab. Leur vision de la sobriété est qu’elle ne pourra pas être appliquée par injonction/contrainte qui va naturellement mettre les personnes en résistance mais plutôt par une régulation au travers d’une adaptation aux ressources naturelles restantes (ressources locales, visibles et mesurables à l’échelle de l’individu) : à l’image de l’auto-régulation que l’on va faire naturellement en voyant le niveau d’une cuve de récupération des eaux de pluie descendre. Ainsi le fonctionnement des habitations comme du Tiers Lieu sera auto-régulé par les capacités de production/récoltes des ressources (énergie, eau…) des constructions.

A différents stades du projet, les porteurs de projet seront en mesure de proposer de multiples activités économiques. La construction de l’atelier autonome est une étape cruciale dans la possibilité de mettre en place un « moteur » économique et d’emploi qui va permettre l’émergence de multiples activités. Utiliser dans un premier temps comme un espace à tout faire, son utilisation migrera progressivement vers la fabrication et la réparation des objets au fur et à mesure de la construction des autres structures. Du point de vue financement, le projet sera amorcé grâce à des apports personnels qui permettront de faire l’acquisition des terrains, la réalisation du permis de construire et les premiers aménagements de base. La durée de réalisation de la phase suivante dépendra fortement de la possibilité d’obtenir des subventions pour construire l’atelier autonome. Une fois construit, le projet sera plus attractif car en mesure de proposer des perspectives professionnelles pour celles et ceux qui souhaiteraient rejoindre le projet. La dernière phase de développement sera alors financée dans une plus grande partie par les apports des nouveaux arrivants.

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Le FabLab d’une surface de 200/250m² sera réalisé comme un Earthship avec des chantiers-écoles à un coût de 1500-1800€/m² pour un budget total de 450 000€ compris machines du FabLab.

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Leur projet d’implantation a déjà essuyé un premier échec en lien avec les réglementations urbaines dans un premier temps (changement zonage PLUI) puis environnementales (élevage faisans voisinage entrainant un souci vis-à-vis du code de l’environnement…). Ils ont donc décider de revoir leur approche de recherche de terrain en commençant par analyser les réglementations urbaines des communes offrant davantage de flexibilité (absence de PLUI notamment en privilégiant les carte communale et Registre National de l’Urbanisme), puis de chercher un territoire prêt à accueillir leur projet plutôt qu’un terrain. Ils ont envoyé un dossier de présentation de leur projet à l’ensemble des territoires identifiés et ont reçu une dizaine de réponses intéressantes. Ils sont ensuite aller à la rencontre des élus des 10 territoires en question pour évaluer les possibilités de travail avec la DDT (sujets réglementaires en lien avec les parcs nationaux, la protection du patrimoine bâti…) et l’accompagnement/portage des élus locaux pour convaincre la DDT (base de la faisabilité du projet). A ce stade, trois communes sont ressorties du lot et le choix s’est ensuite fait sur la base d’analyse technique des terrains proposés (fibre, déchèterie à proximité, terrain en zone d’activité pouvant recevoir habitat et entreprise, logement provisoire loué par la commune le temps du montage du projet pour pouvoir commencer à s’inscrire dans le tissu local et développer le projet sereinement sur place…).

La réalisation du projet est lancée par la création de trois entités juridiques :

  • L’association ÉCOHAMEAU AUTONOME DE LA PARADE dont l’objet est : création, développement, entretien, gestion, police et animation d'un lieu d'habitations et d'activités participatif, écologique et autonome en eau, énergie et gestion des eaux usées qui organisera les évènements du type chantiers, participatifs, portes ouvertes, ateliers… ouverts au public ;

  • La SCIC entrepreneuriale comme maitrise d’ouvrage des bâtiments communs activités et du FABLAB ;

  • La SCIA comme maitrise d’ouvrage des maisons et bâtiments communs résidentiels.

Le projet est une expérimentation, une expérience sur laquelle les porteurs de projet souhaitent communiquer pour faire évoluer les lois qui ne sont pas adaptées à la réalité des besoins et urgences de nos sociétés (eau, sobriété, solidarité, accessibilité…). Le débat a été ouvert autour de l’exemple du Pays de Galles et des OPD ("One Planet Developments") qui montre l'impact que peut avoir une politique d'aménagement du territoire plus permissive vis à vis des initiatives écologiques. Le gouvernement gallois a mis en place un programme novateur qui autorise les gens à "contourner" les règles strictes d'aménagement du territoire à condition de construire une maison écologique à la campagne et de commencer à travailler la terre autour. Ce programme de développement durable, nommé "One Wales : One planet" (trad.: "Un pays de Galles: Une planète") a pour objectif que d'ici une génération, le pays de Galles n'utilise que sa "juste part" des ressources de la Terre, en réduisant drastiquement son empreinte écologique à 1.88 gha/personne2. La France est à 4.5 gha/p soit 2.7 planètes Terre...

Les constats: 

  • L’installation de projets innovants en lien avec les transitions est souvent bloquée par l’urbanisme en place

  • Une commune qui a de la place et un réel besoin d’accueillir de nouvelles populations fait preuve de davantage d’ouverture d’esprit pour accueillir des projets atypiques et innovants

  • Les ressources de la commune : l’espace et la nécessité de solidarité

Questionnements et perspectives :

  • La transition : apprendre à faire autrement ?

  • En opposition, un territoire connaissant une pression foncière et un accroissement subit de sa population est-il capable d’aller vers de réels projets de transition et d’innovation ? question du coût du foncier ?

  • Règlementation urbaine : une juxtaposition de contraintes ou une liberté de proposer des solutions innovantes pour répondre à un objectif global fixé ?

  • Comment capter et accompagner les projets innovants sur son territoire ? Quels leviers dans les politiques publiques ?

  • FABLAB : un outil ouvert à tous les citoyens, pour développer/incuber des innovations sur le territoire, créer du lien, réduire les déchets, conduire vers le changement des modes de vie/de consommer ?

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CUMA du PENDEDIS
La Rouvière, Molezon. Présentation du projet filière viticole
La commune de Hures la Parade

Entreprise Tuffery                                                    

L’histoire :

En 1892, Célestin Tuffery alors tout juste âgé de 17 ans commence à confectionner des vêtements de travail teint à l’indigo (les bleus de travail). Il ouvre son atelier à Florac dans les Cévennes. Ses pantalons sont réputés pour être particulièrement robustes et fonctionnels, les premiers jeans.

Puis l’air du denim arrive et son fils, Jean-Alphonse, le travaille dès 1938. C’est la naissance des jeans – denim Tuffery, tels qu’on les connaît.

Entreprise Tuffery                                                    
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L’atelier passe de génération en génération. Les années 60 marquent l’apogée d’Atelier Tuffery, qui fabrique 500 jeans par jour, emploie jusqu’à 40 couturières. L’Atelier Tuffery devient Tuff’s, pendant quelques décennies, pour rivaliser avec les géants américains.

 le début des années 80 marque, quant à lui, le déclin de l’industrie textile en France.  C’est le moment de l’ouverture au reste du monde, où les fabricants étrangers transforment la production et où la confection française est délocalisée. L’atelier n’y échappe pas. Les trois frères à la tête de l’entreprise licencient mais font le choix de poursuivre, de manière confidentielle leur production dans les Cévennes.

2014, Julien Tuffery (4 ème génération) et son épouse Myriam décident de reprendre la maison familiale. Ils redonnent à Tuff’s son nom historique d’Atelier Tuffery et reviennent aux sources de cet héritage du geste. Le made in France reprend en parallèle des couleurs et l’on assiste peu à peu au renouveau du patrimoine artisanal français. La question de la traçabilité des produits et d’une consommation responsable prend de l’ampleur.

Mais pour cela il faut repenser l’outil de travail :

  • Une priorité donnée à la formation :

Face à la pénurie de formation dispensant l’enseignement dont ils avaient besoin, ils ont développé leurs propres formations en interne. CEtte dernière dure 14 mois et est principalement enseignés par les deux frères de la 3ème génération. Ainsi ils prennent le temps de transmettre aux nouvelles recrues les gestes hérités depuis plusieurs générations. Seules les compétences humaines, une personnalité ou un savoir être comptent réellement lors du recrutement. Pas besoin de diplômes particuliers, aucun prérequis, chacun a sa chance et sera ainsi formé en interne.

L’insertion sociale par le travail est également fondamentale pour eux, Ils sont engagés en ce sens, avec un ESAT, se trouvant à 20km de l’atelier, pour certaines étapes de notre production, notamment le lavage et le repassage.

En 2020, la répartition des contrats chez Atelier Tuffery est la suivante : 70% de CDI, 20% en apprentissage et 10% de CDD avant la signature du CDI. Nous faisons majoritairement des dispositifs AFPR (Formation pré-recrutement) avec Pôle Emploi.

L’effectif, de trois personnes il y a cinq ans ou moment de la reprise de l’atelier, est monté aujourd’hui à 24 salariés. Pour assurer la croissance, un rythme de 3 à 4 recrutements par an est envisagé sur les quatre prochaines années

  • Un management transversal

Persuadé que chacun des collaborateurs a du talent et quelque chose à apporter à l’évolution de l’atelier, ces derniers sont sollicités autour des projets de création, de collaboration, de développement de nouvelles lignes et/ou produits. Ce sont d’ailleurs ces salariés formés qui deviennent les formateurs des équipiers de demain.

  • Un environnement de travail repensé

L’entreprise à bénéficier d’aide de la commune pour nouveau bâtiment, ouvert en 2017 et d’une subvention FEADER, à hauteur de 44 000€ dans le but de soutenir le redéploiement de l’entreprise, pour l’achat de matériel et d’équipement. Ergonomiques, naturellement lumineux, spacieux et tempérés les open space sont modernes et conviviaux, côté conception comme côté fabrication !

En 2022, ils triplent leur surface avec un projet d’extension en deux phases :

– La construction d’environ 1000m2 de locaux neufs.

– Ainsi que la reprise d’un local voisin de 600 m2.

D’ici 2023, ils auront d’un outil de production de plus de 2000 m2. Dans le prolongement de l’atelier actuel.

Ces nouveaux locaux intégrerons aussi un atelier-école. Un lieu qui permettra de renforcer d’avantage la formation en interne.

  • De la flexibilité dans le travail

Ils ont fait le choix de la polyvalence dans les postes de travail. C’est un mode de production qui coûte plus cher, qui est plus difficile à organiser et qui est le plus long à mettre en place. Chaque salarié bénéficie d’une formation complète de 14 mois, à tous les postes de travail, afin d’eviter le traumatisme physique que les tâches répétitives peuvent engendrer. DE plus du fait de cette polyvalence et de la grande expertise de chacun, l’atelier n'est jamais bloqué par le manque de personnel puisque tout le monde sait tout faire. La journée commence chaque jour par un stretching matinal et des exercices de respiration réunissant ainsi toute l’équipe. Le bien être des salariés est très important pour eux.

  • Une maitrise de l’impact environnemental :

Il y a une réelle volonté de ne pas surproduire et de conserver un rythme adapté à leur vision, ce qui les amène à produire des volumes modérés. De même ils ont fait le choix de les vendre uniquement dans leur atelier à Florac et sur leur boutique en ligne. Engagement à ne pas surproduire. C’est leur rythme de fabrication qui guide la commercialisation et non l’inverse.

Ils font face à des commandes toujours plus nombreuses, mais ils ne souhaitent pas rentrer dans une logique de masse qui ne correspondrais plus à leur valeur. Ils ont fait le choix de développer leur outil de production interne et consolider le talent de nos équipes avant tout. Ils gardent aussi une volonté de recherche de leur matière première le plus locale possibles.

Les constats: 

Un héritage transmis de générations en générations et aujourd’hui transmis aux salariés pour s’assurer de la pérennité de l’entreprise et du savoir-faire.

La priorité est donnée à la formation et au bien-être des salariés (environnement de travail repensé, rituels d’échauffement et de relaxation, de la polyvalence dans les tâches...)

  • Implication des salariés dans le système de production

Un engagement à ne pas surproduire, avec un développement raisonné et une croissance saine parfaitement maîtrisée et gage de valeur.

 

Questionnements et perspectives :

  • Le développement de l’entreprise et son attractivité commerciale est aujourd’hui freiné par le manque d’infrastructure touristique autour de Florac (notamment en matière de restauration), comment accompagner le développement du tourisme économique ?

  • Comment transmettre un savoir-faire ancestral, sans risquer une perte et fuite de ce savoir être ?

  • Le système de formation en interne, plutôt long (il faut 2 ans et demi pour être totalement formé à tous les postes) est-il compatible avec le mode de fonctionnement des nouvelles générations ? Est –il encore adaptable, voire modulable ?

Vallée de la Jonte : Fournil associatif

L’histoire de ce projet est la rencontre entre les boulangers de Florac et Meyrueis et des personnes engagées et impliquées, qui avait réellement envie de faire revivre cet aliment aussi ancestral qu'actuel qu'est le pain, lui redonnant ses lettres de noblesse à la table de tous les jours dans les villages aux alentours.

Ils ont donc créé une association pour porter le projet de créer un fournil associatif, au cœur du village.

Le projet était de créer un espace fournil, qui ne servirait pas uniquement à la fabrication et la vente de pain : mais un espace ouvert, collaboratif, accessible aux membres de l’association et à toute personne le désirant (sur l’idée du bien commun)

Un lieu d'activités collectives, de rencontres et d'échanges, un lieu de vie participatif, permettant :

- de s'approvisionner en pain produit sur place, à la farine biologique, paysanne et locale, au levain naturel, façonné à la main et cuit au feu de bois ;

- de s'approprier le lieu, d'utiliser le fournil pour la cuisson de leurs pains, tartes, pizzas, pâtisseries, etc… à déguster ensemble sur place ou à emporter après cuisson !

- de se retrouver pour discuter, échanger, inventer, créer, apprendre, faire ensemble, tisser du lien.

La commune a rénové une ancienne bâtisse au cœur du village, et l’association à un bail de 18 ans.

Ils ont investi 30 000€ dans la construction du four à pain et ont obtenu une aide de Leader pur cela à hauteur de 24 000€.

Ils sont 4 membres actifs dans l’association et 160 adhérents. 2 des 4 membres ont d’ailleurs passé leur CAP boulanger l’année dernière. Les utilisateurs payent un loyer à l’association pour l’utilisation du four.

Lors de la visite, nous assistons à la première fournée de pain !

Tarif sera solidaire, appliqué selon les revenus et selon ce que la personne peut mettre., afin que leurs pains soient accessibles à tous. Ils envisagent dés dépôt dans les autres communes aux alentours pour notamment comblé le manque de boulangeries sur place.

Les débouchés seront principalement des particulier et aussi l’institut Sup Agro.

Ils se fournissent en farine locale et prévoient 1 fournée par semaine pour le début.

 

 

Les constats :

  • L’investissement dans ce four à pain est un véritable soutien à l’agriculture paysanne et offre un lien unique entre producteurs et consommateur.

  • Rôle de sensibilisation et de transmission de savoir-faire et d’échanges de pratiques dans la possibilité de tous d’utiliser le four.

  • Une démarche écocitoyenne en développant les circuits couts d’approvisionnement, de mode de production et de consommation.

  • Projet porté par une poignée de personnes, impliqué sur leur territoire pour le faire vivre en offrant des services de proximité de qualité.

Questionnements et perspectives :

  • Ce fournil pourrait à terme devenir un “espace test” pour des futurs créateurs. Le fournil pourrait être mis à disposition à des porteurs de projet désireux de tester leur future activité de boulanger, affiner et ajuster leur projet en situation réelle de production et de vente

  • Vocation de lieu de vie, lieu de partage, espace partagé : tout un chacun a la possibilité d'utiliser le fournil pour la cuisson de ses pains, tartes, pizzas, pâtisseries, etc… à emporter après cuisson ou à déguster ensemble sur place, lors de moments festifs et conviviaux

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Vallée de la Jonte : Fournil associatif

La fromagerie de Hyelzas

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La fromagerie de Hyelzas

Il s’agit avant tout de l’histoire d’une famille très attachée au lieu où elle a décidé de vivre.

En 1990, les parents installés en production laitière ovine, décident de créer la société ‘’le Fédou’’ pour transformer à une échelle plus conséquente, la production laitière des brebis initialement transformée artisanalement à la ferme. Le développement économique de l’entreprise n’était pas le seul axe ciblé par la famille, il s’agissait également de pouvoir, au travers de ce développement, de garantir l’activité de la ferme et de combiner ce développement avec des installations de nouveaux arrivants qui, au-delà du cadre tellement particulier du Causse Méjean, allaient pouvoir s’établir pour vivre et participer à l’essor local grâce aux initiatives qu’ils porteront. La famille a alors vendu des terrains afin de construire des maisons et ainsi générer une vie de village propice au bien-être de chacun.

Le territoire a également contribué au développement de l’activité de la fromagerie. En effet, c’est grâce à l’investissement de la Communauté de communes dans un atelier relai que l’entreprise a pu obtenir des conditions favorables à la mise en œuvre du projet.

 

A la sortie de la collecte de Roquefort, il a fallu trouver d’autres débouchés en pensant notamment au tourisme, tout en développant des produits de qualité avec des débouchés au-delà du territoire. Pour cela, la structuration d’un groupement de producteurs a permis d’alimenter en lait de brebis la fromagerie et c’est aujourd’hui, la collecte de la production de 350 brebis qui est transformée sur place. L’agriculture biologique se développe et l’élevage représente aujourd’hui la moitié de la production. Une gamme de fromages ‘’bio’’ est venue compléter l’existant et répond à une demande de la clientèle. Le départ de la commercialisation à l’extérieur du territoire s’est faite en passant par un grossiste du MIN (Marché d’Intérêt National) de Rungis.

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L’innovation est un axe particulier de développement. Il s’agit bien entendu de fabriquer de nouveaux fromages mais ce sont aussi et depuis peu, la fabrication de glaces au lait de brebis qui viennent compléter la gamme des produits commercialisés.

L’innovation n’est pas que sur les produits de la fromagerie, c’est aussi tout un contexte créé et notamment avec des partenaires locaux pour générer une offre touristique cohérente au regard du territoire et de ses acteurs. Il s’agit notamment de la présence d’un restaurant, mais aussi d’un moulin qui transforme les céréales locales ou encore, une boulangerie qui complètent l’offre touristique.

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Aujourd’hui, ce sont 15 000 visites de touristes par an qui viennent sur le Causse Méjean à la rencontre de ce territoire et de ses habitants. L’offre touristique se structure et l’on peut y passer la journée à des visites avec le moulin de la Borie, la grotte de l’Aven Armand, des troupeaux de brebis, de la restauration possible, des randonnées et des femmes et des hommes, qui habitent ce territoire.

Les constats :

  • Ce qui marque le plus c’est l’esprit entrepreneurial très ouvert vers les autres, plutôt à contre-courant et relativement visionnaire. On sent un dynamisme hors du commun et assez inattendu dans une si petite commune éloignée de gros bourgs.

  • Une volonté d’ouverture nécessaire à l’accueil, combinée à une volonté humaine forte de porteur de projets, le tout convergeant vers un objectif : développer harmonieusement le territoire.

  • Fort attachement d’un groupe de personnes constituant le noyau fort du village et arrivant à communiquer ;

  • Conscients du potentiel que procure le territoire malgré ses énormes enjeux liés aux ressources naturelles et services sociaux de bases ;

  • Une volonté et l'audace de la commune à investir dans un petit milieu 

Questionnements et perspectives :

  • Comment créer les conditions favorables à l’intégration des nouveaux arrivants afin qu’ils s’impliquent plus facilement dans la vie locale ?

  • L’approche systémique du développement : une entrée par l’économie portée par des valeurs humaines fortes, une éthique, un sens de l’accueil

  • Comment rendre indépendants les habitants de la commune et les faire rester 

  • Comment retenir les nouveaux arrivants dans un milieu où les services de proximité sont absents ?

  • Quelle perspective pour le village construit autour d’une entreprise dans une économie de marché instable ?

La commune de Saint Michel de Dèze

                                                            Thème Energies, aménagement d’un centre bourg

La commune de Saint Michel de Dèze

La commune s’étend sur une surface de 15 km² et compte 242 habitants. La population est en légère augmentation.

Le PLU (Plan Local d’Urbanisme) date de 2014 et des adaptions sont aujourd’hui en cours. Il y a un enjeu fort autour du maintien de l’école communale, dans laquelle et en termes d’éducation, s’applique un devoir de mémoire, puisqu’il s’agit d’un village résistant qui a subi la dernière guerre et a notamment été incendié.

Une entreprise d’origine parisienne est venue s’y installer en février dernier et a créé 4 emplois. Il s’agit d’une entreprise qui œuvre dans le domaine du textile et qui utilise Internet pour recevoir les commandes de ses clients et le colisage pour les livraisons. La commune dispose également d’une boulangerie où travaillent 5 personnes. Cinq entités touristiques offrent une capacité d’hébergement pour 80 personnes.

S’agissant du développement de la commune, les élus projettent de s’appuyer sur le renouveau de l’hôtel restaurant du village actuellement fermé et d’accueillir une nouvelle structure, la Maison de répit destinée à recevoir 14 personnes présentant des troubles psychiatriques stabilisés. Cet établissement va créer 26 emplois. Dans les projets, c’est le restaurant qui assurera la préparation des repas pour les résidents de la Maison de répit.

Ces deux projets conduisent les élus à réfléchir à l’aménagement du centre bourg. L’idée est de créer en centre bourg une place qui sera le marqueur du village. Il s’agira également de pouvoir y incorporer un espace dans lequel pourront s’intégrer un tiers lieu pour les porteurs de projets, un espace de remise en forme et des locaux pour l’artisanat.

Comme sur l’ensemble du territoire du PETR (Pôle d’Equilibre Territorial et Rural), la question du logement se pose sur la commune. Cela concerne à la fois les logements locatifs et les logements individuels privatifs.

La SAS (Société par Actions Simplifiée) Cévennes Durables accompagne les élus de la commune pour des projets de production électrique et notamment en implantant des panneaux photovoltaïques sur les bâtiments communaux. L’accompagnement de l’association a permis à ce jour, de finaliser 3 projets et d’autres sont en cours de réalisation. La SAS compte 116 souscripteurs dont4 collectivités.

 

Les constats :

  • La très forte implication des élus dans les projets allant jusqu’à des tâches de type administratif qui dans d’autres lieux sont confiées à des agents.

  • La volonté de développer la commune sur l’axe énergétique en mobilisant la ressource solaire.

  • Une capacité d’accueil des activités de type économique génératrices d’emplois.

  • La capacité à faire du lien entre les projets permettant une optimisation des moyens et en conséquence une économie d’investissement et de fonctionnement (lien Maison de répit et restaurant).

 

Questionnements et perspectives :

  • L’attachement au territoire : comment travailler cette notion avec les habitants et les acteurs du territoire ? Le slogan du Témiscamingue : Là où on vit

  • Apprendre à approcher les sujets de façon plus systémique et créer les conditions pour cela

  • Comment mieux ancrer les entreprises au territoire ? cf : implantation de l’entreprise Nahen qui pourrait exercer son activité dans d’autres lieux.

Le Pétassou

Le Pétassou est une association qui œuvre pour le développement du lien social à travers la collecte et la redistribution de vêtements et de divers objets de la vie courante.

En Occitan, "pétasser" signifie raccommoder, repriser et par extension, le terme est utilisé pour tout type de réparation.

Son histoire:

En 2004, un petit groupe de femmes a créé un système d'échange de vêtements dans une petite commune de la Vallée Française, Sainte Croix.

Hébergée gratuitement au rez-de-chaussée du presbytère de Ste-Croix-VF, l'activité démarre avec une installation tout en récupération.

 En janvier 2006, devant la difficulté à mener une telle action uniquement avec du bénévolat, une petite équipe décide d'aller plus loin : l'association est créée et les fonds nécessaires à la création d'un emploi aidé sont trouvés auprès de l'Entraide Protestante, du ministère des Droits des femmes et avec la mise en place du prix libre.
Très vite le nouveau local ne suffit pas et certains particuliers proposent leurs aides en stockant dans leurs maison, garage des dépôts.

 En 2012, avec l'autorisation de l’Église Protestante, des travaux sont engagés, payés par le Pétassou et entièrement réalisés par les bénévoles.

 En 2016 le Pétassou déménage et s'installe dans de nouveaux locaux devant payer un loyer et des charges. Des rénovations et aménagements ont dû être effectués et sont encore en cours.

 

 

 

En 2017 les bénévoles du Pétassou ont organisé le premier Répar'café dans la salle communale sur un créneau réservé au Foyer Rural et ils ont ensuite décidé de le faire mensuellement. Atelier collaboratif, qui a lieu tous les derniers vendredis du mois. Chacun y vient avec les objets qu’il souhaite réparer. Un groupe d’animateurs se relaie et aide tout un chacun à effectuer lui-même la réparation. 70 à 80 % des pannes sont très faciles à réparer pour un coût moyen très faible, quelques euros seulement. L’essentiel des réparations concerne du petit électroménager mais aussi des machines à laver, scie circulaire, groupe électrogène, extracteur de jus, etc.

C'est vraiment à partir de la 3ème année que l'atelier tourne à plein régime et ce dernier arrive à saturation, il arrive que le temps manque pour prendre en charge certains objets.

Cela a généré deux axes de réflexions : avoir un atelier en propre pour faire des séances en plus et/ou proposer ce service dans les villages environnants via une camionnette équipée. C’est ce projet de PétaMobile qui a été retenu.

 Le projet du PétaMobile repose sur l’achat d’un camion équipé avec du matériel de réparation. Il circule, depuis 2021, à la demande sur les territoires des communautés de communes du Mont-Lozère aux Cévennes et Gorges Causses Cévennes. À terme également, l’idée est de salarier les animateurs de l’atelier.

 

Depuis mars 2022, ouverture d’un nouveau local, à St Roman de Tousque. Pour ce nouveau local, ils ont fait appel à la foncière Villages Vivants car ils n’arrivaient pas à accéder à un nouvel emplacement. La foncière achète et rénove des locaux en milieu rural pour y installer des activités solidaires. Le Pétassou est donc locataire de Villages Vivants.

Dans ce local, se trouvent également nos ateliers réparation : électroménager, informatique, outillage, mobilier, etc...

 

Aujourd’hui ils sont environs 200 adhérents. 4 salarié-es soutenu-es par 43 bénévoles, un Conseil d'Administration de 12 personnes. Les objets sont déposés ou enlevés par les animatrices. Ils sont ensuite triés et rangés de façon à faciliter les recherches. L'action des deux animatrices est soutenue par l’équipe de bénévoles.

L’association Le Pétassou assure également la mise en place d’un caisson de réemploi à la déchetterie, cela permet le stockage de produits réutilisables déposés par les usagers. Une convention a été signée entre la Communauté de communes de la Cévenne des Hauts Gardons et le SDEE de la Lozère (Syndicat Départemental d'Energie et d'Equipement de la Lozère) pour la mise à disposition gratuite du caisson.

Très fortement impliqué localement, le Pétassou est devenu un véritable espace de rencontres et d'échanges entre ses nombreux visiteurs d'ici et d'ailleurs, avec une fidélisation en constante progression.

 

 

Les constats

 

Une visite inspirante pour tous. Un projet basé sur la solidarité et le refus de gaspiller mais qui n’est pas basé sur la recherche de profit. Depuis 2004, un projet porté par des bénévoles motivés et fidèles.

Un projet évolutif qui innove avec le container à la déchèterie, l’atelier mobile, le répar’ café et le prix libre. Une volonté de former les gens à réparer plutôt qu’à jeter. Les quantités collectées sont impressionnantes.

Mais comme toutes les associations, le Pétassou rencontre les limites liées au temps passé par les bénévoles, leur essoufflement, l’espace qui manque, les coûts de fonctionnement à couvrir. Le développement est lent, mûrement réfléchi pour tenir compte de ces contraintes et limité par les compétences des bénévoles et des quelques salariés qu’ils réussissent à rémunérer.

Ils ont aussi du mal à se faire accepter des collectivités alors que leur travail économise beaucoup d’argent à la collectivité (économie sur les coûts de la collecte des objets qui en temps normal se retrouveraient dans les poubelles, etc.); .

Lieu d’échange et d’entraide

 Questionnements et perspectives :

  • Quel relais créer pour soutenir ce type d’initiative et le travail d’une poignée de bénévoles ? Formation des bénévoles, subventions, aide dans la création de local....

  • Comment répondre à la demande croissante de l’activité et donc de besoin de locaux plus grands, tout en restant au plus proches des cœurs de village ?

  • Le renouvellement des bénévoles : certains bénévoles sont présents depuis presque 20 ans, comment faire rentrer dans le projet, faire adhérer de nouvelles familles à ce type de projet dans des villages dans lesquels il y a peu de nouvelles installations de familles ?

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Le Pétassou

Vallée de la Jonte : Brasseur

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Vallée de la Jonte : Brasseur

En 2013 à Gatuzières, entre Causse Méjean et Mont Aigoual, dans un petit hameau de 53 habitants à l’entrée du village, au bord de la Jonte, se trouve un ancien moulin à eau, le Mas Prades. Jusque dans les années 60 on y fabriquait de la farine avec les céréales du Causse.         Thomas, bourguignon d’origine, est fromager au Fédou, et vient d’acheter Mas Prades. Jean a grandi ici et s’est installé en tant qu’agriculteur dans la vallée.


Thomas fait de la bière chez lui, avec et pour les copains. Très vite, ils se retrouvent avec d’autres à brasser pour le plaisir, et se rendent compte que la chimie opère, et que les bières sont de bonne qualité, pour des amateurs.

La connexion est faite ; pourquoi ne pas se lancer, et essayer d’en faire leur métier ? Les projets vont bon train et une auto-entreprise est créée en octobre : Les Brasseurs de la Jonte sont nés.

En 2014, la brasserie poursuit son installation au Mas Prades et avec l’aide de la famille et des amis, les granges au-dessus du Moulin sont aménagées.

Début juillet 2015, les Brasseurs de la Jonte se muent en SARL. Avec un chiffre d’affaires qui a doublé en 10 ans.

L’installation continue et les chantiers alternent avec la fabrication : les caves de l’ancien Moulin deviennent un point de vente et de dégustation, quelques rénovations permettent un agrandissement du stockage et de l’atelier.

 

La brasserie trouve sa place dans le tissu de producteurs locaux, et en 2016, Jean et Thomas peuvent travailler à temps plein à l’élaboration et à la vente de leurs bières. Un partenariat est mis en place avec les agriculteurs du coin pour valoriser le déchet principal de la production (drêche pour l’alimentation animale).  Ils sont d’ailleurs certifiés bio sur cette drêche.

En 2017, la terrasse est aménagée et ouverte. Les Brasseurs embauchent et deux collaborateurs rejoignent l’équipe. Les bières de la Jonte ont trouvé leur clientèle. Principaux clients : sur place, épicerie, bar, gamme très large et varié.

 

Les granges du Moulin sont alors exploitées au maximum. La possibilité de construire un nouveau bâtiment est étudiée, et le projet est lancé.

En 2018, la nouvelle salle à brasser est mise en route. Au-delà de l’augmentation de la capacité de production et de stockage, c’est aussi une amélioration considérable de l’ergonomie de travail.

En 2019, les idées vont toujours bon train, les Brasseurs sont inventifs et productifs ! Le chai se remplit de barriques qui se remplissent de bières, la gamme bio voit le jour et depuis 2020, toutes les bières brassées à la Jonte sont élaborées avec des céréales issues de l’agriculture biologique.

En 2022, un agrandissement de 1200 m2 est en cours de construction plus, actuellement 400m2 avec un projet de robotisation notamment pour l’embouteillage (aide financière de leader) et Projet d’installation d’une station d’épuration (équivalent 500 maisons) afin de traiter les eaux usées.

Aujourd’hui, ils ont 10 salariés a l’année et 5 saisonniers l’été.

IL y a une réelle volonté de moins embauché de saisonnier mais plus des emplois durables, car beaucoup de difficulté pour trouver une main d’œuvre saisonnière du fait de leur isolement. POur ce faire ils diversifient les tâches selon la saison (ex faire de la communication en hiver) et en annualisant le temps de travail. Ils forment tous leurs salariés en interne.

Le prix des matériaux ne cesse d’augmenter (verre, carton, étiquette), pour palier à cela, ils ont mis en place un partenariat de recyclage de bouteilles avec Oc’Consigne, entreprise basée à Montpellier qui œuvre pour le réemploi des bouteilles en verre. Ils ont ainsi mis en place à la brasserie un palox destiné à récupérer les bouteilles vides, qui seront lavées et réutilisées. , Mais pour le moment, seules leurs bouteilles de bières BIO 75cl sont concernées.  Cela n’a pas été concluant pour le moment pour les gammes de bières conventionnelles car la colle des étiquettes qu’ils utilisent est difficile à enlever. De plus c’est un projet long et pour le moment les bouteilles reconditionnées sont vendues plus chers que des bouteilles neuves.

 

Pas de marketing à proprement parlé, mais les étiquettes ont été créé au début par une graphiste.

 

 

Quelque tentative de mutualisation avec les autres brasseurs locaux. Pour cela ils se sont fédérés autour d’une association union des brasseurs cévenol (UBC), mais cela est encore timide.

Certaines bières sont des symboles de la culture locale. Pour la bière “Fario” par exemple, le nom vient d’une truite sauvage des rivières cévenoles.

 

Les constats :

  • Fort ancrage territorial

  • Adaptabilité des compétences des salariés afin d’offrir un temps de travail réguliers pour rester travailler toute l’année dans l’entreprise et vivre sur le territoire.

  • Fort esprit entrepreneurial et dynamisme dans cette entreprise ancré dans un petit village éloigné de grands bourgs. La plupart des salariés sont d’anciens salariés de la fromagerie de Hyelzas

  • Volonté d’ouverture : aménagement de la terrasse et organisation de visite guidée

 

Questionnements et perspectives :

  • Comment poursuivre leur développement ? Exportation ? Développement du marketing et de la communication ?

  • Réelle problématique de recrutement lié notamment à l’isolement de l’entreprise, comment la travailler et devenir attractif ?

  • Poursuivre le développement de l’entreprise nécessite parallèlement de développer les services sur le territoires ( bar, restaurants...)

Moulin de la Borie

                                                            Thème agriculture, alimentation et transformation

Le Moulin de la Borie a été reconstruit après une démolition quasi-totale à la moitié du 19ème siècle. C’est en 2014 que le projet de reconstruction fut lancé, bien que plus rien des mécanismes utiles à la transformation des céréales en farine n'étaient plus sur place.

 

 

 

 

 

 

 

 

Le projet a pris son essor grâce à la volonté de développement de la filière, partant de la production des céréales jusqu’à la transformation des farines chez les boulangers du territoire. Une association a été créée pour l’occasion, ‘’Farine du Méjean’’ et elle regroupe des agriculteurs, des meuniers et des boulangers. Le projet a été méthodologiquement accompagné par le CIVAM (Centre d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural). Aujourd’hui 30 agriculteurs produisent pour le moulin et une quinzaine de boulangeries emploient les farines produites. L’association a mis en place une marque de farine ‘’la Méjeanette’’ avec un cahier des charges.

Il y a eu un travail collectif important, porté par les agriculteurs bio et conventionnels. Une charte de production a été rédigée et vient imposer la provenance des céréales en ciblant le Causse Méjean, la proximité du moulin avec l’interdiction d’utiliser des pesticides et en limitant les engrais. C’est le gage de qualité qui sera vérifié à terme, par un organisme indépendant. Pour les agriculteurs, il s’agit d’une filière de diversification des productions puisque sont réservés sur les exploitations, entre 2 et 10 hectares. L’idée principale est de faire travailler ensemble tous les maillons de la filière afin de coconstruire une filière qui ressemble aux acteurs du territoire.

 

Pour la reconstruction et la mise en exploitation, plusieurs acteurs au-delà de ceux déjà cités, ont participé. Il s’agit principalement de la Mairie de Hures la parade, le syndicat mixte, le parc national des Cévennes. La filière s’est organisée entre 2014 et 2017, puis c’est en 2017 que le moulin a été mis en fonctionnement.

Des aides ont été apportées par l’Europe, l’Etat, la Région, le Département et beaucoup de dons privés via la fondation du patrimoine. C’est donc l’ensemble qui a permis d’obtenir les fonds nécessaires et a permis de faire appel à un ‘’Amoulangeur’’, charpentier spécialisé dans les moulins, pour reconstruire une partie très spécifique et essentielle d’un moulin.

Lorsque le moulin allait devenir fonctionnel, un meunier a été recherché et c’est un candidat avec une expérience de 35 années dans la meunerie industrielle qui a été recruté. Il lui a fallu un temps d’adaptation pour obtenir une utilisation optimale de l’équipement et notamment concernant les réglages. Le meilleur test pour l’utilisation d’une farine est celui de la fabrication du pain, cette phase a nécessité des liens très étroits avec les boulangers.

Le but de ce projet, c’est de faire vivre le Causse Méjean en intégrant ses acteurs en notamment les agriculteurs indépendamment de leur système productif, les boulangers, les habitants…

La réflexion conduite sur le produit qu’est la farine est complète, ce qui explique sa réussite. Il aura fallu agir sur la structuration des producteurs de céréales, rechercher de points de vente, procéder à la formation des personnes au regard des objectifs du projet ainsi qu’à l’utilisation des farines.

 

Les constats :

  • Un dynamisme du village porté par ses habitants

  • La réussite de la structuration de la filière avec des débouchés locaux, autour d’un monument historique restauré, faisant de ce lieu un moulin qui est utile pour les habitants par ce qu’il produit tout en se combinant avec une attractivité touristique majeure du Causse Méjean.

  • Le moulin est beau et permet d’attirer les touristes qui profiteront à toute la zone grâce au réseau de prestataires. Son intérieur et fonctionnement sont restés traditionnels.

  • Une recherche de farines de qualité mises en valeur par les boulangers formés à leur utilisation.

  • Là où certains n’y auraient vu qu’un tas de pierres, d’autres y ont vu un projet particulièrement structurant alliant de nombreuses thématiques, le patrimoine, le tourisme, le développement économique, sans oublier l’emploi et la formation.

  • Seul regret du groupe : on aurait bien aimé le voir tourner.

Questionnements et perspectives :

  • La symbolique est forte, comment passer d’une ruine à ce moulin dont le projet recouvre autant de facettes ? Qu’est-ce qui fait qu’à un moment, les ‘’planètes’’ s’alignent et favorisent le développement d’un tel projet ?

  • Y-a-t-il sur le Causse Méjean et dans les environs, un ‘’esprit collectif’’ particulier favorable à une méthode de conduite de projet très spécifique ? Y aurait-il une posture facilitatrice particulière ?

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Moulin de la Borie

Vers le Mont Lozère et au-delà

                                                            Thème projet de Tiers Lieu et Ecole de la pierre sèche

Le relais de l’Espinas

Le relais de l’Espinas est un café restaurant ouvert depuis 2012 dans les Cévennes lozériennes sur la route des Crètes mais aussi un espace de rencontres, d’animations et de formation. Plusieurs acteurs sont associés pour faire vivre le lieu :

  • La SCIC « Le relais de l’Espinas » à but non lucratif tient le café restaurant avec une cuisine « fait maison » à base de produits locaux. Les associés de cette coopérative sont en majorité des habitants du territoire.

  • L’association Epi de Mains, partage avec la SCIC l’accueil du public, gère la boutique de produits locaux et propose un large programme d’animations

  • L’association « Artisans Bâtisseurs en Pierres Sèches » propose des formations professionnelles et des temps de sensibilisation sur la construction traditionnelle en pierre sèche

Les terrains appartiennent à la commune de Ventalon en Cévennes qui en confie l’usages à des exploitants ainsi qu’à l’association 100% jus de pomme des Cévennes, un verger de pommiers pédagogiques et conservatoire planté en 2020. Ce Tiers Lieu était à l’origine un bâtiment en pierre en ruine dont les travaux de réhabilitation ont démarré en 2000 s’ouvre sur des espaces extérieurs avec des vues imprenables sur la vallée. Des chantiers participatifs continuent d’être organisés pour réhabiliter les bâtiments en ruines du hameau.

 

 

 

L’association Epi de Main

Epi de Mains est une association créée en 2008 qui a pour objectif de proposer aux habitants et aux gens de passage un lieu de rencontres et d’échanges au Relais de l’Espinas (commune de Ventalon en Cévennes). L’association a plusieurs salariés et accueille également des services civiques. Cette association est un tiers lieu et espace de vie sociale qui possède l’agrément Sport & Jeunesse de la CAF. Plusieurs activités/services sont proposées :  

  • Services communs : espace bibliothèque autogéré, boutiques de produits locaux, échanges de savoir, lieu de stages, mise à disposition d’ordinateurs et de connexion internet avec la présence d’une conseillère numérique.  

  • Pôle d’animation inter-associatif : jardins, rencontres culturelles, fête, accueil de chantier jeunes (concerts, théâtre, ateliers… Séchage des châtaignes récoltées en 2022 dans une clède, ateliers pain et pizza dans le four à pain restauré en chantier participatif …).

  • Espace de vie social avec une zone de dons (vêtements, livres, jouets…)

  • Développement de projets ERASMUS+ (culture et jeunesse) 

  • Lieu ressource sur la châtaigneraie avec parcours pédagogique

 

 

 

L’association « Artisans Bâtisseurs en Pierres Sèches

Contextualisation  

La technique de la pierre sèche est typique du territoire, la pierre étant une ressource locale importante. Elle est apparue car la chaux, utilisée traditionnellement comme liant entre les pierres, était un matériau coûteux. Pour lutter contre l’érosion des terres provoquée par les averses cévenoles et ainsi préserver une capacité de production agricole sur le territoire, les locaux ont progressivement aménagé les flancs de montagne en terrasses agricoles. Cette technique présente l’avantage de garder la terre lors des fortes pluies tout en laissant l’eau s’évacuer afin que les murs en pierre ne soient pas fragilisés. Cette technique est également très largement utilisée pour la création de route : près de 20% du réseau national routier repose sur des ouvrages en pierres sèches.

Création de l’association 

L’association « Artisans Bâtisseurs en Pierres sèches » a été créé en 2002 en collaboration avec les acteurs locaux : le Parc National des Cévennes, la Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA)et la Fédération Française du Bâtiment (FFB) et les artisans Gardois et Lozériens. Son objectif premier est la sauvegarde du savoir-faire autour de cette technique en vue d’assurer la préservation du patrimoine bâti en pierre sèche caractéristique du territoire. Afin de fédérer l’ensemble des acteurs, le PNC a financé un échange avec Majorque où il y avait à l’époque la seule école de pierre sèche connue. Au bout de 4 ans, les artisans de l’association, victimes de leur succès, devaient faire face à de nombreuses sollicitations de particuliers (portées également par la réglementation de préservation/conservation du Parc des Cévennes). Il a alors été décidé de créer un poste pour créer une école en charge de proposer des formations avec des qualifications professionnelles pour développer les compétences, le nombre d’artisans et offrir encore davantage de visibilité. Cela s’est concrétisé en 2013 par l’ouverture de l’école dans un bâtiment en pierre sèche entièrement réhabilité au lieu-dit de l’Espinas. L’achat et le coût des travaux a été porté par la Communauté de Communes à laquelle l’association verse un loyer. Pour les ateliers pratiques, la nécessité d’avoir une plateforme de formation et d’examen avec un hangar abrité et une diversité des types de pierres a été rendu possible par la Communauté de communes en autorisant la construction sur un terrain agricole malgré un usage non agricole. L’import de ressources géosourcées diversifiées (basalte, calcaire, grès, schiste) potentiellement non locales a été accepté à titre exceptionnel face à la nécessité de former des artisans capables d’exercer sur l’ensemble du territoire national et au-delà.

 

 

 

 

Cette école professionnelle propose des formations qualifiantes. La création d’un système de qualification a participé à la structuration de la filière pierre sèche et à la reconnaissance du métier de bâtisseur. Le taux de réussite des formations est d’environ 65%. En 2022, l’école a formé 224 personnes qualifiées en Europe (dont 9 femmes) comme ouvrier professionnel en pierre sèche depuis 2010, 22 personnes qualifiées comme compagnon en pierre sèche. Dans l’association, sur les 74 adhérents, 3 sont des artisanes professionnelles. Des partenariats internationaux sont mis en place avec l’accueil prochain de 24 catalans en formation. En moyenne, la filière estime qu’environ 100 personnes sont formées par an en pierre sèche sur toute l’Europe avec une tendance désormais des centres de formation à se déplacer pour former les gens sur leur territoire. Dans le bassin de Lozère/Gard/Ardèche, en 2022, on compte entre 20 et 30 artisans de la pierre sèche.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’association travaille en partenariats avec des institutionnels, des élus, des chercheurs…au développement de la filière par :

  • La transmission des savoir-faire de ses adhérents,

  • La création et l’animation d’un réseau dynamique avec un parrain pour chaque nouveau membre,

  • La rédaction aux règles Professionnelles de la pierre sèche (auteur et co-éditeur),

  • L’accessibilité aux assurances décennales pour les artisans sur cette technique,

  • La création de groupement d’entreprises pour répondre aux marchés publics

  • Diverses innovations en fonction des demandes des adhérents et des stagiaires…

Elle collabore également à la mise en place de programmes nationaux ou internationaux comme LOBAPRO en partenariat avec une dizaine d’autres acteurs (30% associatif, 60% institutionnels et 10% éducatif/recherche) pour la réalisation des 13 actions concrètes en faveur des filières de la lauze et de la pierre sèche autour de 5 grandes thématiques :

  • Approvisionnement et valorisation des ressources locales

  • Recherches et développement

  • Formation et qualification

  • Développement du marché

  • Coordination, communication et représentation

La multiplicité de ces partenariats permet des entrées d’analyse de la filière diversifiées :

  • Approche environnementale dans le cadre de l’Interreg en Belgique où les murs en pierre sèche sont perçus là-bas comme contribuant à la protection de l’environnement par la création d’habitat à la biodiversité contribuant à la préservation des productions agricoles (le lézard et le serpent s’abritent dans les pierres et sont de redoutables prédateurs du campagnol qui ravage les cultures sur ce territoire.

  • Les ingénieurs de l’école d’Alès approchent la filière au travers de sa possible contribution à la réduction de l’impact environnemental du secteur de la construction (empreinte carbone de la technique vs béton, solidité/pérennité vs structure béton, approche économie circulaire et impact de la gestion des emplois et des ressources sur le territoire par exemple…)

L’association ouvre désormais son activité autour des métiers de la loze avec la mise en place d’une formation qualifiante depuis 2021 car on compte désormais une vingtaine d’artisans loziers en France. Avec l’association des loziers couvreurs, un enjeu fort réside également à préserver les carrières artisanales de plus en plus rares car ces dernières sont rachetées pour faire de la pierre des agrégats, plus intéressant financièrement à la vente.

Les constats :

  • La pertinence de développer une filière ancrée dans son territoire et son patrimoine bâti pour une cohérence de développement d’une offre pour répondre à une demande

  • La nécessité du partenariat public/privé pour faire avancer une structuration de filière avec au sein du partenariat différents échelons territoriaux pour que chacun puisse agir à son échelle en fonction des leviers dont il dispose

  • L’école attire des stagiaires qui repartent vers d’autres territoires pour exercer leur activité

Questionnements et perspectives :

  • Il existe une formation de pierre sèche dans le Finistère qui est en cours de préparation

  • Le développement de l’école est contraint spatialement par son environnement : d’où l’intérêt de développer de la formation mobile vers les autres territoires mais cela implique une stagnation des retombées positives sur le territoire (arrivée de population, animations, développement économique…)

  • Intéressant de constater que d’une volonté de préservation d’une technique ancestrale et locale, l’association se retrouve au cœur de recherches scientifiques, structurelles, environnementales et sociétales de cette technique jugée prometteuse et innovante pour le futur.

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Vers le Mont Lozère et au-delà
L’association Epi de Main

Institut Agro et campus connecté de Florac Trois-rivières

Institut Agro

L’institut agro est un centre de formation atypique dont la mission est d’accompagner l’enseignement agricole dans son évolution pour répondre aux enjeux sociétaux. L’objectif de départ est de former des enseignants agricoles avec leurs élèves à travers une pédagogie projet. Les élèves immergent dans le milieu en faisant des activités sportives par exemples (canoé, randonnée, etc.)  couplées avec des études exploratoires, diagnostic par exemple pendant une quinzaine de jours dans un premier temps avant d’être réduit à une semaine.

Depuis 2006, l’institut accueille des promotions d’étudiants (près d’une quarantaine) dont la formation est connectée à l’institut supérieur d’agro de Montpellier. Au niveau de l’institut Agro la formation est axée autour de trois thématiques soit :

  • Transition agroécologique : lien qui se fait avec le territoire notamment sur l’agropastoralisme,

  • L’éducation et le bien vivre ensemble;

  • Formation aux méthodes et outils collaboratifs;

L’institut dispose d’un amphithéâtre de 90 places qui sert non seulement à la formation mais aussi des conférences.

Campus connecté 

Le campus connecté de Florac est un espace mis en place par le ministère de l’enseignement supérieur pour permettre l’accès à distance à l’enseignement supérieur. À partir d’un ordinateur, l’étudiant suit ses cours à distances ce qui lui permet de ne pas à se déplacer hors de son territoire. L’idée du campus connecté est venue de la vision du milieu et des élus qui voient les jeunes partir après les études secondaires pour poursuivre leurs cours à l’extérieur de la commune. C’est en sens que la commune a soumis une demande au ministère de l’enseignement supérieur qui a contribué avec la prise en charge des frais de fonctionnement. Parallèlement à la réponse positive du ministère le projet a bénéficié de plusieurs appuis :

  • une réponse positive du SupAgro de Montpellier afin de se connecter à celle-ci, car pour être reconnu comme campus connecté, l’établissement doit se greffer à une université ou établissement universitaire;

  • la région à financer les travaux de réhabilitation/construction des locaux;

  • le département qui appuie à hauteur de 20% aux frais de fonctionnement;

  • la mairie qui contribue à la gestion du campus;

Il est à noter que l’étudiant inscrit bénéficie d’une bourse de déplacement qui lui permet d’assister en présentiel au moins une fois dans son établissement/université d’appartenance pour lesquels il y a une exigence.

L’institut prévoyait en 2025 d’accueillir 15 étudiants et déjà en 2022 il compte 11. L’objectif de 2022 qui est de 9 étudiants est dépassé; ce qui montre une popularité de ce système et un ancrage des jeunes à leur milieu.

 

Constat :

  • Attachement des jeunes à rester dans leur territoire malgré la dévitalisation et le chômage grandissants;

  • Écoute du politique et du cadre administratif conduisant à l’innovation du système éducatif dans un souci de retenir et d’attirer des jeunes sur le territoire;

  • Un fort levier attractif pour des étudiants non originaires du territoire et une belle façon de valoriser l’agriculture du Sud-Lozère

Questionnements et perspectives :

  • Au-delà de l’innovation dans l’enseignement pour la rétention des jeunes, le milieu doit réfléchir à la mise en place d’autres leviers qui permettraient une rétention durable des jeunes.

  • Une campagne d’attractivité à l’échelle régionale ou ciblée, couplée avec des mesures incitatives notamment celles visant à l’insertion professionnelle, démarrage d’entreprise des jeunes doivent être pensées par le milieu.    

Institut agro et campus
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